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Un élu bloque le Sénat américain avec un discours de 12 heures et 52 minutes

Rand Paul protestait contre le manque de transparence de l'administration Obama sur les assassinats ciblés par drones.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le sénateur républicain Rand Paul parle devant la chambre, le 6 mars 2013, à Washington. (AP/SIPA / AP)

"Je parlerai jusqu'à ce que je ne puisse plus parler." Lorsqu'il prend la parole mercredi 6 mars au Sénat, Rand Paul annonce la couleur. Le sénateur républicain va discourir jusqu'à épuisement, comme le règlement de la chambre l'y autorise, pour protester contre la nomination de John Brennan à la tête de la CIA. Mais aussi contre le manque de transparence de l'administration Obama sur le programme secret d'assassinats ciblés par drones, et l'utilisation éventuelle de ceux-ci sur le territoire américain.

Le sénateur du Kentucky n'a lâché le micro qu'après 12 heures et 52 minutes de discours. Un gros classeur à anneaux posé sur son pupitre, il a lu des notes, des articles de Wired.com, des post-it. "Je suis là pour attirer l'attention sur un principe constitutionnel, pour pousser l'administration à admettre publiquement qu'[elle] ne tuera pas d'Américains qui ne sont pas combattants", a-t-il expliqué.

Le record : 24 heures et 18 minutes

Rand Paul a demandé une lettre de Barack Obama confirmant que l'exécutif n'a pas le pouvoir d'ordonner une frappe par drone sur le sol américain contre un Américain, sans procès. "Allez-vous, dans le Bureau ovale, passer en revue des fiches avec des photos d'Américains et décider qui va mourir et qui va vivre ?", a-t-il lancé au président.

Le sénateur est loin d'être le premier à pratiquer le "filibuster", un terme de piraterie qui désigne aujourd'hui l'obstruction parlementaire. En 2010, Bernie Sanders a discouru huit heures et demi contre des baisses d'impôts. Le détenteur du record, James Strom Thurmond, a lui défendu la ségrégation raciale pendant 24 heures et 18 minutes en 1957.

Au final, c'est une envie pressante qui a obligé Rand Paul à s'arrêter : "J'ai découvert qu'il y avait certaines limites à l'obstruction, dont je vais devoir m'occuper dans quelques minutes."

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