Un Français enlevé par des hommes armés au Nigeria

Un Français a été enlevé dans le nord du Nigeria mercredi 19 décembre au soir, a confirmé François Hollande lors d'une conférence de presse en Algérie, jeudi. Une trentaine d'hommes armés ont attaqué la résidence qu'il occupait dans l'Etat de Katsina, frontalier du Niger. L'homme est ingénieur, il travaillait comme "prestataire" pour la compagnie française Vergnet, basée près d'Orléans et spécialisée dans l'eau et les énergies renouvelables, sur un projet de ferme éolienne à Katsina.

Une fusillade de 20 minutes et deux morts

Le commissaire de police du chef-lieu a confirmé l'enlèvement qui s'est produit à Rimi, à 25 km de la ville de Katsina, et en a fait le récit. Selon lui, une trentaine d'hommes en armes sont arrivés en voiture et ont pris d'assaut le quartier, bloquant les routes d'accés. Certains d'entre eux sont entrés dans la maison. Les coups de feu auraient duré 20 minutes. Au cours de l'attaque, un agent de sécurité et un voisin ont été tués, et un policier grièvement blessé. Les assaillants ont ensuite lancé un engin explosif sur le commissariat de police en sortant de la ville, pour éviter que la police ne les poursuive.

Les enlèvements d'expatriés avec demande de rançon sont en effet un commerce très lucratif au Nigeria, mais ils sont presque toujours concentrés dans la région pétrolifère du Delta du Niger, au sud du pays. Le groupe Vergnet qui a entamé son chantier éolien dans le nord du pays "il y a un an et demi ou deux ans" avait obtenu du gouverneur une protection militaire. "Ça s'est bien passé dans les débuts puis il y a eu des alertes en terme de sécurité", a expliqué à l'AFP une chargée de communication de l'entreprise

Les islamistes seraient hors de cause

Le responsable policier affirme que les islamistes, très actifs dans le nord du pays, ne seraient pas derrière cet enlèvement. Le nord et le centre du Nigeria sont en effet fréquemment la cible d'attaques du groupe islamiste Boko Haram. Le groupe extrémiste qui dit se battre pour la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, est tenu responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes depuis 2009. Mais l'Etat de Katsina a jusqu'ici été épargné par Boko Haram.

En revanche, au Niger, pays frontalier de l'Etat de Katsina, cinq Français, un Togolais et un Malgache collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, ont été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit, un site d'extraction d'uranium  dans le nord du pays. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué le rapt.