Prix de l'électricité : le gouvernement exclut une forte hausse dans l'immédiat
La Commission de régulation de l'énergie suggère d'augmenter de 6,8% à 9,6% les prix de l'électricité afin de combler l'écart entre le coût pour EDF et les tarifs de 2012.
Les chiffres sont formels : pour couvrir les coûts d'EDF, les tarifs de l'électricité devraient augmenter de 6,8% à 9,6% cet été, estime mercredi 5 juin la Commission de régulation de l'énergie (CRE).
Coup dur en vue pour les ménages ? Pas dans l'immédiat, promet le gouvernement : celui-ci a repoussé toute hausse de grande ampleur à court terme, "compte tenu de la situation du pouvoir d'achat" des Français. La réévaluation des tarifs prévue en juillet devrait être modérée.
Francetv info revient sur les données du problème, et ses enjeux politiques.
Un trou de plus d'un milliard à combler
Dans son rapport sur les coûts de production et de commercialisation d'EDF, la Commission de régulation de l'énergie a constaté un écart de 1,47 milliard d'euros entre les coûts supportés par EDF et les tarifs 2012 de l'électricité.
Le problème n'est pas nouveau : la même CRE avait déjà averti début 2012 de la nécessité d'augmenter de près de 30% d'ici 2016 les tarifs de l'électricité pour compenser la hausse des coûts subie par EDF. Une hausse liée au développement des énergies renouvelables mais aussi aux investissements nécessaires sur le réseau et dans les centrales nucléaires.
Selon les calculs du régulateur, le tarif bleu d'EDF, destiné aux particuliers, devrait logiquement augmenter de 6,8% à 9,6% en 2013, puis d'environ 3,2% en 2014, puis encore d'un même taux en 2015 pour rattraper la hausse de coûts. Et il faudrait en plus ajouter à ces augmentations un rattrapage de 7,6% (qui pourrait être étalé dans le temps) pour compenser la hausse nettement insuffisante de 2012. La CRE précise que son avis n'est qu'informatif.
Une hausse difficile à assumer
Mais au niveau politique, un tel boom en temps de crise semble inenvisageable. Comme en 2012, et comme l'avait fait en 2011 le gouvernement Fillon, celui de Jean-Marc Ayrault a décidé de limiter le bond, repoussant mercredi l'idée d'une augmentation trop brutale.
"Il n'est pas question d'accepter une telle hausse de l'électricité cumulée au regard du pouvoir d'achat des Français", a expliqué la ministre de l'Energie, Delphine Batho, à l'issue du Conseil des ministres.
Prudent, le gouvernement n'a cependant pas exclu de hausse dans le futur. Interrogée sur ce sujet, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, a en effet expliqué qu'il n'était pas envisagé de procéder au rattrapage "immédiatement".
"Les arrêtés tarifaires de réévaluation sont généralement pris au mois de juillet. Ce sera le cas cette année encore", a-t-elle développé. "[Cette hausse] qui sera décidée au mois de juillet prendra en compte un équilibre indispensable (...) entre d'une part la couverture des coûts d'EDF et la préservation du pouvoir d'achat des ménages", a insisté la porte-parole.
En attendant une hausse plus substantielle, "le président de la République a demandé à ce que l'on puisse poursuivre avec EDF le travail pour que soient renforcées la maîtrise des coûts d'EDF et notre politique en matière d'efficacité énergétique".
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