Actualité internationale : selon quels critères décide-t-on d'envoyer une équipe de France Télévisions sur place ?
Quelles questions la rédaction se pose-t-elle avant d'envoyer une équipe couvrir une actualité internationale ? Étienne Leenhardt, rédacteur en chef du service Enquête et Reportages de France 2, explique le processus de prise de décision, dans le cadre de notre rubrique Transparence.
"C’est une question que nous nous posons tous les jours à la rédaction de France Télévisions : qu’est-ce qui doit nous décider à partir, en fonction de quelle actualité et de quelle possibilité ?"
Étienne Leenhardt explique que le premier critère d’évaluation d’un départ est ce qu’il apportera en termes journalistiques. "Notre métier est d’être sur le terrain pour pouvoir en toute indépendance essayer de comprendre une situation. Lorsque nous décidons d’aller en Ukraine par exemple, il est important d’avoir une équipe sur place, parce que dans ce conflit nous avons la version ukrainienne, mais aussi la version russe. Pouvoir en toute indépendance, avec un œil le plus objectif possible, comprendre une situation pour pouvoir la transmettre à nos téléspectateurs : c’est la base de notre métier." Plus récemment, dans un conflit comme celui en Syrie : "Dans le chaos indescriptible qui secoue ce pays, être présent sur le terrain, c’est la base de notre mission."
« Notre première décision intervient sur un plan éditorial : qu’allons-nous pouvoir apporter en nous rendant sur le terrain ? »
Étienne Leenhardt, rédacteur en chef du service Enquête et Reportages de France 2franceinfo
La deuxième question est la possibilité ou non d’acheminer une équipe jusqu’au terrain à couvrir. "C’est parfois très compliqué, comme ça l’a été en Syrie. En Ukraine c’est assez compliqué également. Et puis il y a des pays ou ne nous pouvons pas nous rendre : je pense au Soudan, ou à l’Ethiopie. Ce sont donc des conflits que nous couvrons à distance, ce qui est beaucoup moins efficace et objectif, en relayant les infos que donnent les uns ou les autres."
« J’ai l’habitude de dire qu’aucun reportage ne vaut la vie ou la blessure d’un journaliste, d’un cameraman ou d’un monteur. »
Étienne Leenhardt, rédacteur en chef du service Enquête et Reportages de France 2franceinfo
Enfin le troisième enjeu fondamental reste celui de la sécurité de l’équipe. "Est- ce que nos équipes pourront travailler dans des conditions de sécurité relativement acceptables ? Si les conditions ne sont pas réunies, il nous arrive de renoncer pour ne pas risquer leur vie, et d’essayer de traiter malgré tout à distance, l’actualité qui se présente à nous."
Regardez l'intégralité du témoignage d'Étienne Leenhardt dans la vidéo ci-dessus.
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