: Vidéo Est-il possible pour France Télévisions de produire une information libre en Ukraine ?
Maryse Burgot est grand reporter à France Télévisions, elle a réalisé plusieurs longues missions en Ukraine afin de couvrir la guerre qui l'oppose à la Russie. Quelles sont ses conditions de travail et de tournage sur place ? Les autorités du pays lui permettent-elles de travailler librement ? "J'ai plutôt tendance à répondre oui, même si bien sûr, c'est un pays en guerre. Et quand il y a la guerre, il y a forcément de la propagande. Dans les deux camps, il y a de la propagande. Côté russe et côté ukrainien."
Maryse Burgot parle ainsi d'un "combat quotidien" pour "essayer de tourner ce que nous, nous avons envie de montrer et pas seulement ce que les Ukrainiens veulent bien nous montrer". Comment ? "Nous passons beaucoup de temps à négocier avec des officiers de presse, des commandants, des bataillons pour nous rendre sur telle ou telle ligne de front, détaille-t-elle. [Pour] parler des pertes du nombre de morts, ce qui est un sujet tabou. [Pour] parler du nombre de blessés, sujet très tabou aussi."
"C'est une négociation, c'est un combat."
Maryse Burgot, grand reporter à France Télévisionsà franceinfo
Maryse Burgot prend ensuite pour exemple le jour où elle a "perdu [sa] carte de presse ukrainienne" pour avoir "désobéi aux autorités militaires de ce pays". "Elles ne souhaitaient pas que nous allions dans la ville de Kherson, qui venait tout juste d'être libérée par les Ukrainiens, raconte-t-elle. Les autorités voulaient qu'on y aille, mais le lendemain seulement, parce que le lendemain, le président ukrainien Volodymyr Zelensky venait dans la ville de Kherson et les autorités souhaitaient qu'il soit entouré d'une nuée de journalistes."
"Moi, je voulais y aller le jour-même, parce que c'est ce jour-là que Kherson a été libérée. J'ai donc avancé avec mon équipe, avec d'autres confrères. Nous avons tous perdu notre carte de presse."
Maryse Burgot, grand reporter à France Télévisionsà franceinfo
Cette perte de carte de presse ukrainienne a été temporaire. "Nous avons fini par la récupérer en arguant que c'était de l'information et qu'il fallait cette information", conclut Maryse Burgot.
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