Vers une trêve quotidienne en Syrie ?
L'accès des travailleurs humanitaires aux populations est au cœur des discussions diplomatiques sur la Syrie. D'un côté, la Croix-Rouge a obtenu le soutien de la Russie pour réclamer une trêve quotidienne, de l'autre, des experts tentent d'infléchir la position du régime.
La mise en place d'une trêve quotidienne dans les régions affectées par la violence en Syrie progresse. Lundi 19 mars, la Russie a appelé la Syrie à accepter "immédiatement" la demande du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d'une pause dans les violences de deux heures par jour. Un peu plus tôt, le chef du CICR, Jakob Kellenberger, était sorti avec le sourire d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, indiquant avoir reçu des "indications positives de soutien" à sa demande de trêve.
"Les deux parties ont appelé le gouvernement syrien et les groupes armés à accepter immédiatement une trêve quotidienne humanitaire afin de permettre au CICR l'accès aux blessés et aux civils qui doivent être évacués", a déclaré Moscou dans un communiqué. Le ministère des Affaires étrangères russe a également "souligné la nécessité d'assurer l'accès du CICR à toutes les personnes détenues en Syrie à la suite des actions de protestation".
Au moment où le CICR cherchait du soutien en Russie, cinq experts internationaux sont arrivés à Damas, la capitale syrienne, pour négocier une trêve. Le prix Nobel de la paix et ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan devrait prochainement se rendre en Syrie. Sa précédente visite pour la Ligue arabe et l'ONU, les 10 et 11 mars, avait été décevante. La prochaine "dépendra largement des progrès réalisés" entre experts et autorités syriennes, selon son porte-parole.
Les humanitaires peinent à venir en aide à la population
Par ailleurs, une mission d'évaluation de l'aide humanitaire en Syrie, formée par l'Organisation de coopération islamique (OCI) et l'ONU, travaille sous la houlette du régime depuis dimanche. Elle est allée à Homs et devait se rendre dans une dizaine de provinces. Les deux organisations ont appelé "le peuple et les autorités de Syrie à respecter la neutralité et l'impartialité". C'est la première fois que l'ONU est autorisée par le régime à faire une telle évaluation depuis le début des violences il y a un an.
Les travailleurs humanitaires connaissent de grosses difficultés pour travailler en Syrie. Après la prise de Homs, ils avaient dû attendre plusieurs jours avant d'être autorisés à pénétrer dans le quartier bombardé de Baba Amr. Le fruit de négociations compliquées. Le président du CICR avait jugé "inacceptable que des gens qui attendent de l'aide d'urgence depuis des semaines n'aient toujours reçu aucun soutien".
Les violences continuent
Pendant ce temps, les combats continuent. Avant l'aube, de violents affrontements ont opposé déserteurs et soldats dans un important quartier de Damas. Dans l'après-midi, de nouveaux combats ont éclaté à Qaboun et à Barzé, deux autres quartiers de la capitale, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les forces de sécurité syriennes ont aussi poursuivi lundi leurs opérations visant à mater la révolte dans plusieurs villes. Dans la journée, selon l'OSDH, treize personnes, dont cinq civils, ont perdu la vie dans le pays.
De violents combats ont notamment eu lieu à Deir Ezzor, après avoir déjà fait des dizaines de victimes dimanche, selon un militant et une ONG syrienne.
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