Désintox. Non, Maureen Kearny n'est pas reconnue victime par la justice
D'où vient l'intox ?
Sorti en salles le 1er mars, le film La Syndicaliste revient sur l'histoire de Maureen Kearney, ex-responsable syndicale chez Areva. Elle assure avoir été violée et scarifiée, en 2012, à cause de son combat contre un accord avec EDF et un opérateur nucléaire chinois. Condamnée pour "dénonciation mensongère", elle est finalement relaxée en 2018 par la Cour d'appel de Versailles. Autour du film, la couverture médiatique est quasi-unanime : de nombreux articles et émissions prennent pour acquis que les faits d'agression sont formellement établis. Parmi eux, La Nouvelle République écrit que Maureen Kearney est "reconnue victime". Et Patrick Cohen dans "C à Vous", assure que la décision de 2018 "ne laisse pas de place au doute".
Pourquoi c’est faux ?
Contacté, Patrick Cohen reconnaît avoir "improvisé ce passage" et "craint de s'être un peu avancé". Et pour cause : l'arrêt de la Cour d'appel, consulté par Désintox, se fonde justement sur les doutes qui subsistent dans cette affaire, pour relaxer Maureen Kearney. Et conclut même : "Il est fort possible que Maureen Kearney ait fomenté une mise en scène pour simuler une agression (…) mais que cette éventualité ne présente pas un caractère de certitude suffisant pour emporter la conviction nécessaire à une déclaration de culpabilité".
En clair : si elle est reconnue non coupable de dénonciation mensongère, ce n'est pas pour autant que l'ancienne syndicaliste est reconnue victime de l'agression. Une grande prudence dans les motivations de la décision qu'on ne retrouve pas dans les articles sur cette affaire, encore entourée d'une large part de mystère.
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