A Montréal, des milliers d'étudiants défilent nus
Les manifestants ont voulu marquer les esprits, après douze semaines d'une grève étudiante marquée par des marches quasi quotidiennes. Ils protestent contre la hausse des droits de scolarité du gouvernement Charest.
Torses dénudés, jambes à l'air, un ruban rouge collé à même la peau ou sur la bretelle d'un soutien-gorge : des milliers d'étudiants québécois opposés à la hausse des droits de scolarité ont défilé (presque) nus, jeudi 3 mai, dans les rues de Montréal. Sous le regard amusé des policiers, ils ont exigé plus de "transparence" de la part du gouvernement de la province, confronté à une contestation estudiantine sans précédent. Surtout, les manifestants ont voulu marquer les esprits, après douze semaines d'une grève marquée par des centaines de marches et ponctuée de heurts avec les policiers.
Les étudiants ont promis d'assiéger vendredi 4 mai la petite municipalité de Victoriaville, située à 170 kilomètres à l'est de Montréal, où a lieu le congrès du Parti libéral québécois (PLQ) du Premier ministre Jean Charest.
Les négociations au point mort
Plus de 170 000 étudiants québécois s'opposent toujours à l'imposition d'une hausse des droits de scolarité à l'université. Le gouvernement Charest a en effet prévu de tripler les droits de scolarité (gelés depuis les années 1990) d'ici à 2017, pour les porter de 2 168 à 3 793 dollars canadiens (de 1 663 à 2 910 euros) par an et permettre ainsi le financement des universités en améliorant la qualité de l'enseignement.
Tentant de renouer le dialogue, le Premier ministre a proposé la semaine dernière une hausse de 1 785 dollars (1 357 euros) étalée sur sept ans au lieu de cinq et une valorisation des bourses étudiantes. Mais cette offre a été balayée du revers de la main par les associations étudiantes en grève. Celles-ci plaident soit pour un gel des droits de scolarité, soit pour la gratuité scolaire, et exigent des états généraux sur le financement et la gestion des universités québécoises.
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