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Affaire Cahuzac : la droite met en cause François Hollande et Jean-Marc Ayrault

Après la mise en examen de l'ancien ministre du Budget, les responsables de droite tirent à boulets rouges sur le gouvernement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de l'UMP, Jean-François Copé, le 29 mars 2013 à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

C'est sans concession que les responsables de l'UMP, du centre et du Front national ont réagi aux aveux et à la mise en examen de Jérôme Cahuzac, mardi 2 avril. A l'indignation partagée par la gauche s'ajoute les soupçons envers l'exécutif. Les leaders de l'opposition pointent du doigt François Hollande et le gouvernement, suspectés d'avoir couvert les mensonges de l'ancien ministre du Budget.

Francetv info détaille leurs principaux reproches.

Pour l'UMP, Hollande doit s'expliquer devant les Français

Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a d'abord déclaré avoir "du mal à imaginer que Hollande et Ayrault n'aient pas été au courant de la situation". Interrogé dans les couloirs de l'Assemblée, où Jérôme Cahuzac avait assuré être innocent, Christian Jacob a estimé que l'attitude de l'ancien ministre avait été "inqualifiable", car "il a menti sciemment et de manière éhontée devant la représentation nationale".

Puis c'est Jean-François Copé, le président de l'UMP, qui s'est fendu d'un communiqué dirigé contre la majorité et contre le président de la République. "Ce mensonge signe définitivement la fin de la gauche morale et donneuse de leçons. (...) Le président de la République doit prendre ses responsabilités face à ce mensonge d'Etat et s'en expliquer lui-même devant les Français." L'ancien président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, demande lui "des excuses publiques" du Premier ministre mercredi dans l'hémicycle.

Même réaction chez d'autres personnalités de l'UMP qui ont mis en cause non seulement Jérôme Cahuzac, mais aussi François Hollande et Jean-Marc Ayrault, en suggérant qu'ils étaient au courant de sa fraude présumée. Eric Ciotti fait notamment allusion à un épisode de l'affaire qui semblait mettre hors de cause l'ancien ministre.

Le député du Nord Sébastien Huyghe avance même que l'Elysée et Matignon connaissaient la vérité depuis plusieurs mois.

Le FN évoque "un sentiment d'impunité général"

Les dirigeants du Front national estiment également dans un communiqué que "le président de la République et le gouvernement ne pouvaient ignorer le fond de cette affaire et ses conséquences prévisibles" .

"Devant un tel mensonge, comment ne pas penser aux mesures d'austérité et aux efforts toujours plus pénibles demandés à nos concitoyens?" a ajouté le parti. "Le partage du pouvoir entre la gauche et la droite depuis plus de trente ans a conduit à tous les excès et à un sentiment d'impunité général inqualifiable", conclut le FN.

L'UDI demande son exclusion du parti socialiste

Comme le porte-parole des députés socialistes, les centristes ne veulent pas que Jérôme Cahuzac récupère son fauteuil de député, actuellement occupé par son suppléant. Il peut en théorie le faire un mois après avoir quitté le gouvernement.

"Monsieur Cahuzac doit redevenir député dans 15 jours, il est évident que le PS doit à la fois exclure Monsieur Cahuzac et exiger sa démission", a explique Jean-Christophe Lagarde, député-maire UDI de Drancy (Seine-Saint-Denis).

"Comment revenir à l'Assemblée alors que le président lui a confié un des porte-feuilles les plus importants de la République, ministre du Budget, chargé de traquer les fraudeurs fiscaux alors qu'il en était lui-même un?", a-t-il ajouté. Un autre député UDI, Charles de Courson, demande lui des explications du président de la République et du Premier ministre.

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