Après le discours de Sarkozy, Merkel reste intransigeante
Dans un discours devant le Bundestag, la chancelière allemande a tracé les grandes lignes de l'union budgétaire défendue la veille par le président français. Mais des désaccords subsistent.
Une volonté commune pour plus de discipline en Europe, mais des divergences sur les solutions immédiates à la crise de la dette. Au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy à Toulon, Angela Merkel, qui s'exprimait vendredi 2 décembre devant le Parlement allemand, a de nouveau plaidé pour une "union budgétaire" en Europe.
FTVi résume les points d'accord et de désaccord entre les deux dirigeants.
• Des règles budgétaires plus strictes : presque d'accord
"Nous ne parlons pas seulement d'une union budgétaire ; nous sommes sur le point de la réaliser", a affirmé la chancelière allemande, précisant qu'elle souhaitait "une union budgétaire avec des règles strictes, au moins pour la zone euro".
Un déclaration qui fait écho à celle de Nicolas Sarkozy, la veille à Toulon : "Nous devons discuter ensemble de nos politiques budgétaires. Examinons en commun nos budgets. Instaurons des sanctions plus rapides, plus automatiques et plus sévères pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements".
Pour ce faire, Nicolas Sarkozy comme Angela Merkel sont d'accord pour réviser les traités européens. Au cœur du dispositif voulu par la chancelière, "un nouveau plafond d'endettement européen".
Une nuance : alors qu'Angela Merkel veut s'appuyer sur les institutions européennes (Commission et Cour de justice) pour faire appliquer cette discipline, Paris souhaiterait privilégier "l'intergouvernemental".
• Des mécanismes de solidarité ? Merkel dit non
"Nous devons opposer une solidarité sans faille à tous ceux qui doutent de la viabilité de l’Euro et qui spéculent sur son éclatement. Il doit être absolument clair que tous les pays de la zone Euro seront solidaires les uns des autres", a déclaré Nicolas Sarkozy jeudi.
Mais vendredi, Angela Merkel a de nouveau rejeté les euro-obligations comme remède à la situation. "Quiconque n'a pas compris qu'elles ne pouvaient pas être la solution à cette crise n'a pas compris la nature de la crise", a-t-elle martelé.
Autre désaccord : la question du rôle de la Banque centrale européenne (BCE). Jeudi, Nicolas Sarkozy avait pris soin de rappeler "l'indépendance" de la BCE, chère à Berlin. Mais il s'est tout de même dit "convaincu que la Banque centrale agira. A elle de décider quand et avec quels moyens. C’est sa responsabilité".
Or, la chancelière allemande n'a pas dévié de son refus à laisser la BCE intervenir en faveur des Etats : "C'est gravé dans les traités, son devoir est d'assurer la stabilité de la monnaie." Elle a toutefois admis qu'elle ne pourrait pas s'opposer à une décision de la BCE si celle-ci se décidait à intervenir.
Les deux dirigeants doivent se rencontrer lundi 5 décembre à Paris pour préparer les propositions qui pourraient être présentées lors du sommet des 8 et 9 décembre à Bruxelles. Un énième rendez-vous très attendu, présenté comme crucial pour l'avenir de la zone euro.
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