L'association L214 publie une nouvelle vidéo tournée dans un abattoir de l'Indre certifié bio et dénonce des "pratiques cruelles"
L'association demande la "fermeture immédiate" de l'établissement et à la grande distribution de cesser de s'approvisionner auprès de celui-ci.
L'association L214 porte plainte auprès du procureur de Châteauroux pour "maltraitance et actes de cruauté" envers des vaches et des chevreaux et "demande la fermeture immédiate" de l'abattoir du Boischaut, dans l'Indre. Elle dénonce les "pratiques cruelles" de l'établissement public, pourtant "à taille humaine" et certifié bio, publiant une nouvelle vidéo choc samedi 3 novembre, commentée par la chanteuse du groupe Shaka Ponk, Samaha Sam.
Les images ont été tournées entre la fin août et le début du mois de septembre 2018 dans cet abattoir, pendant 19 heures au total, qui "auront suffi à capter de nombreuses violations de la loi encadrant les conditions de mise à mort des animaux" ainsi que des manquements et des infractions aux "règles élémentaires en matière 'hygiène", pourtant déjà identifiées dans un rapport des services vétérinaires datant de 2016, selon L214.
- Attention, ces images récupérées par l'association L214 peuvent choquer -
La vidéo montre "des animaux, déjà suspendus par une patte, [qui] sont saignés alors qu’ils sont pleinement sensibles et conscients : aucun contrôle de sensibilité n’est effectué après l’utilisation du matador (pistolet à tige perforante) censé étourdir les animaux. Des bovins commencent à être découpés alors qu’ils sont encore vivants", décrit un communiqué de l'association. "Un chevreau ayant essayé de s’enfuir à plusieurs reprises est projeté au-dessus des autres avant d’être saigné, encore conscient, faute 'd’étourdissement' efficace. Un employé transperce la patte d’un autre chevreau pour le suspendre avant même de le tuer."
L214 déplore aussi le fait qu'un "employé chargé de saigner les animaux ne porte aucun équipement professionnel : il est vêtu d'un simple t-shirt. Une fois assommés, les bovins tombent dans le sang et les excréments des animaux abattus avant eux. Entre deux saignées, le salarié pose son couteau à même le sol, à l’encontre des règles d’hygiène les plus élémentaires".
"Les commanditaires de ce meurtre, c'est nous"
Par conséquent, "L214 demande à Système U et Carrefour, qui commercialisent de la viande issue de cet abattoir, de cesser immédiatement de s’approvisionner auprès de celui-ci" et "dénonce les carences des services vétérinaires qui permettent la persistance de ces actes", malgré leur rapport "accablant" deux années auparavant.
À la fin de la vidéo, Samaha Sam estime qu'"il serait trop facile de pointer du doigt les employés des abattoirs [car] si eux font le sale boulot, les commanditaires de ce meurtre alimentaire, c'est nous".
"On n'imagine pas que ça puisse se passer comme ça"
Selon les informations recueillies par France Bleu Berry, l'abattoir de Lacs, où les images ont été tournées, a déposé plainte auprès du procureur de la République de Châteauroux jeudi 1er novembre. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour intrusion dans les locaux et captation d'images dans un lieu privé.
"Évidemment, on ne peut pas supporter les images que l'on voit sur la vidéo", admet François Daugeron, le président de la communauté de communes de La Châtre et Sainte-Sévère, qui gère l'établissement, joint par France Inter. "Et forcément, on n'imagine pas que ça puisse se passer comme ça". François Daugeron affirme désormais avoir "pris conscience" de la situation et dit vouloir mettre "tout en oeuvre pour améliorer la situation".
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