Un squelette de mammouth vendu aux enchères sur internet : "Un rêve pour pas mal de collectionneurs"
Les restes de l'animal, disparu il y a plusieurs dizaines de millliers d'années, devraient trouver preneur contre une somme comprise entre 160 000 et 210 000 euros. Pour francetv info, son propriétaire fait les présentations.
L'effet est garanti dans le salon. Un squelette de mammouth laineux découvert en Sibérie (Russie) est mis aux enchères sur internet jusqu'au dimanche 1er février, 20 heures. Le site Catawiki, qui organise la vente, précise que le spécimen mesure 4,10 mètres de long pour 1,20 de large, et 2,20 de haut. Une "petite taille" qui, selon Catawiki, permet de dire qu'il "s'agit probablement d'une femelle".
Baptisée Lena, cette mammouth est vraisemblablement morte il y a plusieurs dizaines de milliers d'années, dans un marais en Sibérie. "Dans la partie sud de la Sibérie, où de grands réseaux de rivières entaillent les sédiments et permettent de mettre au jour ce type d'ossements", précise à francetv info François Escuillié, paléontologue. Son entreprise, Eldonia, spécialisée dans la recherche et la vente de spécimens paléontologiques, est propriétaire du squelette presque depuis sa découverte, "il y a une dizaine d'années".
"Les squelettes de femelles sont plus faciles à mettre dans un salon"
Certes, "le mammouth est un grand classique de la période du quaternaire", mais on en retrouve plus souvent des morceaux, comme des éléments de dents ou des défenses, explique le paléontologue. Lena, elle, possède d'autant plus de valeur qu'elle est constituée à plus de 90% d'ossements originaux : "Il n'y a quelques dizaines de spécimens de ce type." "Souvent, on ne retrouve que des squelettes partiels, confirme à francetv info Luc Hennion, expert en histoire naturelle pour le site d'enchères en ligne. Quand les mammouths, animaux terriens, mouraient, leurs morceaux étaient souvent éparpillés. Peu sont retrouvés avec leurs deux défenses."
A en croire l'expert, la pièce suscite donc pas mal d'intérêt. De la part de musées, mais pas seulement. "Pas mal de collectionneurs privés rêvent d'avoir une pièce pareille, assure Luc Hennion. Tout simplement parce qu'elle a l'avantage d'être un squelette de femelle. Elle ne fait que 2,20 mètres de hauteur, alors qu'un mâle peut aller jusqu'à 3,50 m. Une taille raisonnable pour l'installer dans une maison avec des hauts toits à Paris." "Les femelles sont effectivement plus faciles à mettre dans un salon", s'amuse François Escuillié.
Un investissement rentable ?
L'actuel propriétaire préférerait tout de même voir la pièce dans un musée, afin qu'elle soit visible par le plus grand nombre. Quoi qu'il arrive, l'investissement n'est pas accessible à toutes les bourses : selon Catawiki, les restes de l'animal devraient trouver preneur contre une somme comprise entre 160 000 et 210 000 euros. Luc Hennion assure que l'investissement est plus rentable qu'un achat sur le marché de l'art, qui atteint aujourd'hui des sommets. "C'est vraiment le bon moment pour acheter", estime l'expert, jugeant que les acheteurs pourront facilement réaliser une plus-value dans quelques années.
François Escuillié se souvient d'un autre mammouth laineux, mâle celui-ci, transformé par Damien Hirst. L'artiste britannique avait recouvert les ossements de feuilles d'or, avant de vendre le squelette aux enchères pour une œuvre de bienfaisance en 2014, pour la coquette somme de 11 millions d'euros (en anglais). Pour les portefeuilles moins garnis, Catawiki met également en vente des pièces plus abordables, comme une vertèbre dorsale de mammouth. Vendredi après-midi, l'enchère minimum pour l'acquérir était fixée à 45 euros.
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