Arnaques : attention aux faux PDG

L'enquête de ce soir sur une arnaque bien rodée. En 3 ans, 300 millions d'euros ont ainsi été détournés au sein de 1.000 entreprises françaises. Tout commence par un coup de téléphone ou un mail envoyé par un PDG qui n'est pas vraiment PDG.

Des escrocs toujours plus ingénieux qui parviennent à se faire passer pour des PDG afin de soutirer de l'argent. On appelle cela l'escroquerie au président. Cet assureur en a été la cible. Le 14 août dernier, une comptable reçoit un mail du No 1 de la société, en réalité un usurpateur. Prétextant une une OPA, il demande d'effectuer un virement en urgence.

Ce qui alerte la salariée c'est de recevoir un mail demandant la confidentialité absolue et l'urgence d'un virement de fonds important. Elle a repéré que ce mail était anormal et a averti sa hiérarchie.

Cet assureur a déjoué l'arnaque. Ce n'est pas le cas de cette entreprise bretonne. Même scénario, par téléphone cette fois-ci. L'escroc se fait passer pour le PDG. Le comptable lui fait alors un virement de 14 millions d'euros sur des comptes que l'escroc a lui-même ouvert. De quoi embarrasser le vrai PDG qui souhaite garder l'anonymat.

14 millions d'euros ça paraît fou.

Je n'en rajouterai pas plus. D'après les informations que j'ai eues, nous ne sommes pas les seuls.

Michelin, Nestlé, Vinci ou encore Areva. Tous les grands groupes français ont été visés et certains ont payé. En 3 ans, près de 300 millions d'euros ont été détournés, souvent vers la Chine. Mais comment font les escrocs pour convaincre? Nous nous sommes procurés l'enregistrement d'une arnaque. Au bout du fil, un homme se fait passer pour le PDG. Il appelle une employée, le ton est assuré.

L'escroc se fait passer président en disant qu'il va y avok avoir un contrôle fiscal, une OPA malveillante, il faut pouvoir évacuer de l'argent pour répondre à ce type d'attaque. La personne qui réceptionne l'appel pense sauver l'entreprise. Elle est très attentive.

Quand ce n'est pas suffisant, les escrocs montent le ton.

Des escrocs toujours mieux renseignés sur les entreprises grâce notamment aux réseaux sociaux. Près de 1.000 sociétés françaises ont ainsi été trompées ces 3 dernières années.