Ayrault sous pression avant sa "bonne explication"
Le Premier ministre doit répondre à Jean-François Copé, mercredi, qui a déposé une motion de censure contre le gouvernement. Attaqué de toutes parts, Jean-Marc Ayrault tente de s'affirmer.
Un discours aux allures de grand oral. Jean-Marc Ayrault a rendez-vous mercredi 20 mars, jour où sera débattue la motion de censure contre la politique économique du gouvernement, déposée par l'UMP. Chahuté par les siens, attaqué par l'opposition, le Premier ministre est à la peine dans les sondages et tente toujours de s'imposer.
La chute se poursuit en effet dans les sondages, avec une cote de popularité tombée à 31% dans la dernière enquête d'Opinionway pour Clai-Metro-LCI. Ce qui représente une baisse de 5 points par rapport à février. Et les médias ne sont pas en reste, à commencer par le quotidien Libération qui le nomme "l'intendant", en une de son édition du lundi 18 mars..
Chahuté par les siens
La communication du Premier ministre est pointée du doigt dans les rangs mêmes du PS. Et cela fait plusieurs mois que ça dure. Au micro de France Info, mercredi 13, le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, a reconnu avoir conseillé à Jean-Marc Ayrault de "virer" un ministre pour l'exemple. "Je souhaite qu'il n'y ait pas des annonces contradictoires, qu'il y ait une annonce, qu'elle soit faite par le Premier ministre, et que tout le monde s'y tienne". En clair : "Ramène de l'ordre dans ce gouvernement".
Lorsque François Hollande annonce de futures ordonnances pour réformer vite, le Premier ministre réagit en conférence de presse, lors d'un déplacement au Canada. Il estime que le recours aux ordonnances ne peut être qu'"exceptionnel" et qu'il serait "détestable" de l'établir comme "une manière quotidienne de légiférer". Une manière de jouer des coudes pour s'imposer, mais qui sème le trouble dans le camp socialiste. D'aucuns y voit même un premier désaccord avec François Hollande, à l'image du Figaro qui souligne le caractère "inhabituel" de cette sortie.
Attaqué par l'opposition
Une communication en pointillés qui prête le flanc aux critiques de l'opposition, qui dénonce son inaction supposée. A commencer par Christian Jacob, chef de file du groupe UMP à l'Assemblée nationale : "On voudrait bien qu'il soit au travail, qu'il arrête d'être vindicatif. [Car s'il est au travail], ça ne se voit pas. Au moins les résultats ne sont pas là. Si on devait mettre un carnet de notes, a minima c'est peut mieux faire".
Lors de l'épisode neigeux, quelques jours plus tôt, Valérie Pécresse avait réclamé une commission d'enquête suite au "chaos" dans les transports. Avant que Jean-Marc Ayrault ne lui réponde au micro de RTL : "Le gouvernement n'a pas la responsabilité d'arrêter la neige".
Un discours attendu
"J’attends avec impatience cette motion de censure pour qu’on ait une bonne explication, une explication de fond devant l’opinion publique", lançait Jean-Marc Ayrault en marge d'un déplacement à Reims (Marne), jeudi 14 mars. En coulisses, il s'active. Pour tenter de passer avec succès ce grand oral, le Premier ministre a "beaucoup consulté pour préparer son intervention au Palais-Bourbon", précise Libération (abonnés), qui ajoute qu'"Ayrault et son cabinet avaient déjà fait faire huit allers-retours au discours", avant son départ au Vatican, lundi soir, où il doit assister à la messe d'intronisation du nouveau pape François.
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