Bac 2023 : "Il y a des choses à ajuster de manière à corriger des petites failles", admet le coprésident du comité de suivi de la réforme du bac
"Il y a des choses à ajuster, à faire évoluer de manière à corriger des petites failles", a admis Pierre Mathiot, directeur de l'Institut d'études politiques (IEP) de Lille et coprésident du comité de suivi de la réforme du bac, sur franceinfo. Le baccalauréat se poursuit mercredi 14 juin avec la philosophie, épreuve qui traditionnellement ouvrait le bal.
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Quelque 500 000 lycéens de Terminale des voies générale et technologique planchent ce mercredi matin, sur un des trois sujets de philosophie prévus dans le cadre du bac "nouvelle formule", décidée en 2019 par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l'Éducation. Mais le nouveau baccalauréat, qui, pour la première fois depuis la réforme, est entré pleinement en œuvre cette année, a démarré dès mars avec deux épreuves de spécialité et qui comptent pour deux tiers des résultats.
"Évidemment, la philosophie, à l'époque, ouvrait en quelque sorte la séquence des épreuves écrites du baccalauréat sur lesquelles l'ensemble du baccalauréat se jouait", a expliqué Pierre Mathiot. Une épreuve à laquelle les élèves vont se rendre avec moins de stress, a reconnu le coprésident du comité de suivi de la réforme du bac, plaidant pour "une approche un peu plus décontractée" de cet examen.
"On a en France une espèce de doctrine qui consisterait à dire qu'il faut être absolument stressé pour passer des épreuves"
Pierre Mathiotà franceinfo
Mais la philosophie"ne compte pas pour du beurre", souligne le directeur de l'Institut d'études politiques (IEP) de Lille, "il y a quand même un enjeu important, ne serait-ce que pour améliorer ses résultats, obtenir une mention". La philosophie porte sur un coefficient 4 pour les candidats au bac technologique et 8 pour les candidats au bac général (sur un total de 100). Après la philosophie, les lycéens de la voie générale et technologique passeront l'épreuve du grand oral, entre le 19 et le 30 juin et connaîtront leurs résultats le 4 juillet.
Ne pas annoncer les résultats de mars tout de suite
"Une réforme de cette importance a révélé un certain nombre de petites difficultés", a toutefois souligné Pierre Mathiot, admettant que des "ajustements sont nécessaires". Il plaide notamment pour un rééquilibrage des coefficients entre les épreuves de mars et de juin. Cet axe d'amélioration sera l'une des propositions qu'il remettra fin juin à Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation.
Le bac n'est donc plus synonyme de cet examen de fin de scolarité. Les résultats des épreuves de mars ont été annoncés en avril, laissant aux lycéens la possibilité de calculer pratiquement leur moyenne finale, ce qui induit un relâchement comme en atteste le taux d'absentéisme important depuis les vacances scolaires d'avril. "Des absences sont peut-être liées au fait que les élèves ayant reçu leurs notes sur les coefficients importants, se sont dits que ce n'était plus la peine d'aller au lycée, les jeux sont faits", a admis Pierre Mathiot.
L'autre piste évoquée par le coprésident du comité de suivi de la réforme du bac est d'annoncer les résultats des épreuves de mars au moment des résultats finaux, en juillet. "L'idée serait de regarder les effets que ça aurait, si les élèves n'avaient connaissance de leurs notes qu'au moment des résultats du bac, au début du mois de juillet", a expliqué Pierre Mathiot.
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