Bac de philo : "C'est comme le sport, celui qui ne s'entraîne pas, il ne réussit pas", prévient un professeur
À l'épreuve de philo au bac, "il ne faut surtout pas décider à l'avance si on va prendre une dissertation ou le texte", recommande Francis Métivier.
La philosophie, "c'est comme le sport, celui qui ne s'entraîne pas, il ne réussit pas", prévient dimanche 12 juin sur franceinfo Francis Métivier, professeur de philosophie au lycée Duplessis-Mornay de Saumur et à l’université de Tours (Indre-et-Loire). De nombreux bacheliers préparent l'épreuve de philo prévue mercredi prochain. L'auteur de Pascal à la plage : la sincérité dans un transat, paru aux éditions Dunod, distille quelques conseils pratiques pour réussir une épreuve importante et parfois redoutée.
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franceinfo : Quels conseils donneriez-vous à un bachelier qui révise son bac philo ?
Francis Métivier : Il y a deux choses à faire : revoir les connaissances et surtout, s'entraîner à la dissertation ou à l'explication de texte. Acquérir des connaissances, ce n'est pas quelque chose qui vient naturellement. Et puis s'entraîner. C'est comme le sport, celui qui ne s’entraîne pas, il ne réussit pas. Il faut continuer à s'entraîner. La philosophie, ce n'est pas naturel.
Est-ce qu'il y a une épreuve qui correspond plus à certains profils entre la dissertation et le commentaire de texte ?
Il faut bien lire les trois sujets, prendre un petit peu de temps, notamment le texte. Il ne faut surtout pas décider à l'avance si on va prendre une dissertation ou le texte. Ça dépend vraiment du contenu, mais aussi de la façon dont les sujets se présentent. Il faut prendre le temps de les lire et choisir en connaissance de cause, sans a priori avant le jour.
Comment doit-on réviser les 17 concepts philosophiques à quelques jours de l'épreuve ?
En termes de connaissances, il faut revoir les notions qui peuvent se retrouver dans des sujets, même si elles ne sont pas citées. La conscience, la liberté, la vérité, ce sont des concepts dont on peut se servir, même si le sujet ne les présente pas de façon explicite. Et puis dans toutes les classes, on est censé étudier une œuvre. Il faut revoir aussi cette œuvre parce qu'elle couvre plusieurs concepts du programme. C'est une référence qui pourrait éventuellement servir.
"Revoir les grandes notions et l'auteur qui a été vu de façon privilégiée pendant l'année."
Francis Métivier, professeur de philosophieà franceinfo
Est-ce qu'il est possible d'anticiper quelques sujets qui peuvent émerger du fait du contexte de l'actualité ?
Je ne pense pas. Les questions de philosophie ne sont pas des questions d'actualité, même si, pour les traiter, on peut faire référence à l'actualité. Mais je ne pense pas que l'actualité détermine le choix des sujets. On a pu avoir cette impression pour l'épreuve de spécialité d'humanités, littérature et philosophie parce qu'il y avait un sujet qui était : qu'est-ce qu'être en guerre ? Comme l'humanité est toujours en guerre, ce n'est pas spécialement d'actualité. Il n'est pas interdit de faire référence à l'actualité, mais d'un autre côté, ce n'est pas l'actualité qui guide.
Beaucoup de bacheliers vont en finir avec la philosophie dans sa forme scolaire. Est-ce dommage de s'arrêter-là ?
Ceux qui ont bien compris ce qu'était la philosophie ne vont pas s'arrêter de philosopher. Ils ont pu acquérir une manière de penser qui peut servir pour la vie en général. Par ailleurs, il y a des étudiants qui vont continuer à faire de la philosophie dans l'enseignement supérieur, dans toutes les classes préparatoires. On ne s'arrête pas de philosopher, si on a envie de philosopher, si on en éprouve le besoin. Ce qui est dommage, c'est qu'on ne commence pas la philosophie un peu avant. Effectivement, cela tombe un peu brutalement en début de terminale, dans un contexte d'examen. Donc, cela a quand même un enjeu. Il faudrait commencer la philosophie un peu plus tôt, mais sans que ce soit évalué, pour donner le goût de la pensée personnelle.
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