Brevet 2022 : ce que l'on sait de la fuite de sujets d'histoire-géo et de sciences
D'après le ministère de l'Education nationale, des photos des énoncés des épreuves ont circulé en amont de l'examen sur les réseaux sociaux et des applications de messagerie. Des sujets de secours ont dû être utilisés vendredi.
La fuite est avérée. Le ministère de l'Education nationale a confirmé jeudi 30 juin au soir que les sujets des épreuves d'histoire-géo et de sciences du brevet avaient circulé sur les réseaux sociaux en amont de l'examen. Négligence ou acte de malveillance ? Une enquête administrative a en tout cas été lancée pour comprendre comment les sujets sur lesquels allaient plancher les collégiens vendredi ont pu fuiter. Franceinfo revient sur cette affaire, qui n'est pas la première du genre.
Des photos diffusées sur WhatsApp
C'est sur cette application de messagerie en ligne que des agents du ministère de l'Education nationale ont repéré des photos suspectes, qui se sont avérées être celles des sujets prévus pour la deuxième journée des épreuves du brevet 2022. Sur ces clichés, que franceinfo a pu consulter, on peut apercevoir quelques pages du sujet de sciences, mais aussi les sept pages qui composent le sujet d'histoire-géographie et d'éducation civique et morale.
Cette fuite a été jugée suffisamment importante pour que ces sujets soient retirés de la circulation et remplacés par des énoncés de secours, a fait savoir l'Education nationale. La divulgation de ces sujets concerne tous les candidats de la filière générale, soit 770 863 collégiens sur les 856 172 candidats inscrits en France métropolitaine et dans les départements et régions d'Outre-mer, relève le site spécialisé Studyrama.
L'Education nationale va porter plainte
Jeudi soir, après avoir confirmé que les énoncés ayant fuité étaient authentiques, le ministère de l'Education nationale a annoncé à l'AFP son intention de porter plainte pour divulgation de sujet d'un examen public. D'après la loi du 23 décembre 1901, qui encadre ces épreuves, toute fraude relative à ces examens constitue un délit. Cela vaut par exemple pour toute personne "communiquant sciemment, avant l'examen ou le concours, à quelqu'une des parties intéressées, le texte ou le sujet de l'épreuve", précise la loi.
Les contrevenants risquent une amende de 9 000 euros ou une peine de 3 ans de prison, voire les deux. "En réalité, les peines prononcées pour ce genre de cas sont en général très légères, autour de 3 ou 4 mois de prison avec sursis au maximum, faisait remarquer l'avocat pénaliste Olivier Morice, interrogé par Le Figaro en 2019. Car il est toujours extrêmement difficile de prouver que les auteurs de la fuite étaient vraiment conscients qu'il s'agissait bel et bien du sujet de l'examen de l'année en cours."
D'autres fuites au bac par le passé
En 2011, déjà, un exercice de l'épreuve de mathématiques destiné aux bacheliers de la filière scientifique avait fuité sur internet. Trois jeunes hommes avaient été mis en examen, à Marseille, suspectés d'avoir récupéré le document auprès du père de l'un d'eux, qui avait réalisé l'entretien d'une imprimante du rectorat d'Aix-Marseille. En 2014, des sujets du bac avaient également fuité sur les réseaux sociaux, une petite heure avant les épreuves de philosophie.
Une fraude de grande ampleur s'était encore produite lors du baccalauréat en 2019. Le parquet de Paris avait alors ouvert une enquête après des fuites concernant les épreuves de mathématiques des séries générales, relayées par la messagerie privée WhatsApp, par SMS et sur un forum en ligne. Un total de 21 personnes avaient été placées en garde à vue et quatre d'entre elles avaient été mises en examen, parmi lesquelles deux candidats et un surveillant d'un lycée de région parisienne.
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