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Cahuzac, Woerth, Mediapart : comment les rôles se sont inversés

Il y a deux ans, un autre ministre, de droite cette fois, Eric Woerth, était mis en cause par le site d'information. Francetv info remonte le temps et revient sur les réactions de chaque camp.

Article rédigé par Héloïse Leussier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, à la sortie de l'Elysée, le 6 septembre 2012. (FRED DUFOUR / AFP)

POLITIQUE – Souvenirs souvenirs. Mediapart (liens abonnés) a affirmé le 3 décembre que Jérôme Cahuzac détenait un compte bancaire non déclaré en Suisse jusqu’en 2010. Il y a deux ans, c’est un autre ministre, de droite cette fois, Eric Woerth, qui était mis en cause par le même site dans l’affaire Bettencourt. A l’époque,  la droite était au pouvoir et la gauche dans l’opposition. Francetv info remonte le temps et revient sur les réactions de chaque camp.

Quand Mediapart était un site "de ragot", selon l’UMP

Eté 2010, affaire Woerth-Bettencourt. Mediapart affirme que le ministre du Travail  a reçu de l’argent de la part de l’héritière de L’Oréal. En réponse, la droite  "attaque violemment" le site, constate Libération. Pour Xavier Bertrand, Mediapart a utilisé des  "méthodes fascistes à partir d’écoutes qui sont totalement illégales".  Christian Estrosi s’en prend, lui, à "ce fameux site, qui rappelle dans son comportement une certaine presse des années 30 ". Invitée du 19/20 de France 3, Nadine Morano le qualifie de "site de ragots, de déclarations anonymes". Benjamin Lancar lui, s’en prend directement à Edwy Plenel et écrit sur twitter : "Du temps de Staline, il y avait les montages photo, en 2010, en France, il y a Mediapart, mené par... un trotskiste. CQFD".

Avec toutes ces déclarations passées, il va être difficile pour l’UMP de se servir politiquement des affirmations de Mediapart contre Jérôme Cahuzac.

Quand la gauche appelait à la démission d’Eric Woerth

A gauche, en 2010, Eva Joly (EELV) s’est affichée clairement pour la démission du ministre du Travail. Le PS a été plus prudent et a demandé surtout l’ouverture d’une enquête parlementaire. "Le Parti socialiste a adopté une stratégie de contre-attaque sur le fond", note Le Monde en juin 2010. Mais certains n’ont pas hésité à réclamer la démission du ministre, comme Arnaud Montebourg, qui a affirmé : "Il me paraît extrêmement difficile qu'Eric Woerth puisse se maintenir politiquement dans un gouvernement qui a affiché comme objectif de lutter contre les paradis fiscaux" sur lexpress.fr. Ironie de l’histoire,  c’est aujourd’hui le ministre PS Jérôme Cahuzac qui est mis en cause sur ce sujet, alors qu’il tenait encore le 20 novembre une conférence de presse sur l’exil fiscal…

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