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Chevaline. Ce que l'on sait de Saad Al-Hilli, abattu avec sa famille

Les enquêteurs récoltent toutes les informations possibles sur Saad Al-Hilli, le conducteur du véhicule pris pour cible dans le quadruple meurtre de Haute-Savoie.

Article rédigé par franceinfo
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Saad Al-Hilli, âgé de 50 ans, a été tué avec sa femme et sa belle-mère, pour des raisons encore inconnues. (NATIONAL PICTURES / MAXPPP)

FAITS DIVERS –  Pourquoi un père de famille a-t-il été abattu sur une route de campagne avec sa famille ? Deux jours après la découverte des quatre corps criblés de balles à Chevaline (Haute-Savoie), les enquêteurs tentent de reconstituer l'histoire de Saad Al-Hilli, le conducteur du véhicule. Installé en Grande-Bretagne, cet homme d'origine irakienne a été retrouvé mort au volant de sa BMW, tout comme sa femme et sa belle-mère. Ses deux filles, âgées de 4 et 7 ans, ont survécu. Un cycliste a également été tué. FTVi revient sur ce que l'on sait de Saad Al-Hilli.

Un père de famille apprécié de ses voisins

L'homme de 50 ans est décrit comme un bon père de famille par ses voisins, interrogés par le quotidien britannique The Guardian (en anglais). Le nom de Saad Al-Hilli figure au registre du commerce britannique comme le créateur de Shtech, une entreprise de conseil informatique spécialisée dans l'aéronautique.

Lui et sa famille vivaient depuis une vingtaine d'années dans une maison de style Tudor, bâtie dans un quartier huppé du village de Claygate, à une trentaine de kilomètres de Londres. Passionné de vélo, il avait même construit un tandem afin de remorquer ses deux enfants, explique un voisin interrogé par le quotidien.

Un passeport irakien, qui semble appartenir à Iqbal Al-Hilli, son épouse, a été retrouvé dans la voiture, ainsi qu'un passeport suédois qui semble être celui de la belle-mère de Saad Al-Hilli.

Des échanges violents avec son frère

Eric Maillaud, procureur d'Annecy (Haute-Savoie), explique que Saad Al-Hilli aurait un grave litige avec son frère. L'AFP rapporte que ce dernier s'est présenté de lui-même à la police, jeudi, pour nier toute implication dans la mort de son frère et de sa famille. Les autorités britanniques n'ont pas confirmé cette information.

Bernard Lebrun, correspondant de France 2 à Londres, fait le point sur la relation tendue entre Saad et son frère, après le décès un an plus tôt de leur père, qui leur a laissé une fortune de 1,23 million d'euros. 

Le site du Parisien croit savoir que le frère de Saad Al-Hilli l'avait "à plusieurs reprises 'menacé et molesté', à propos d'un différend 'financier et fiscal très houleux sur le partage de la succession'", selon une source proche du dossier.

Les escapades françaises de la famille Al-Hilli

Saad Al-Hilli et sa famille "faisaient beaucoup de tourisme en France", indique à l'AFP Julian Stedman, son comptable depuis 2004. Et toujours dans le même camping, précise un voisin interrogé par le Daily Mirror (en anglais).

Un gendarme surveille la caravane de la famille Al-Hilli, installée dans le camping "Le Solitaire du lac", à Saint-Jorioz (Haute-Savoie), jeudi 6 septembre. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

La famille Al-Hilli a donc pris le ferry pour traverser la Manche et la direction de Saint-Jorioz et son camping, "Le Solitaire du Lac", à bord de la BMW tractant une caravane. Le nom de Saad Al-Hilli figure bien sur les registres de l'établissement. Arrivé lundi 3 septembre, il devait rentrer le week-end suivant, précise le quotidien.

Brièvement surveillé pendant la guerre d'Irak

Saad Al-Hilli et ses parents auraient quitté l'Irak en 1970, d'après un voisin interrogé par l'AFP, qui ajoute qu'il allait à l'école dans le centre de Londres pour y suivre "une éducation et une formation britanniques".

En 2003, il est mis sous surveillance par les services de renseignement britanniques, pendant l'intervention militaire en Irak, dans laquelle est engagée la Grande-Bretagne, croit savoir le site du tabloïd Daily Mail (en anglais). Une procédure tout à fait classique en cas de conflit.

Un voisin explique au tabloïd "comment la police lui avait demandé d'utiliser son allée pour pouvoir espionner Saad Al-Hilli". Toujours selon ce voisin, "quand [Saad] sortait et partait en voiture, ils le suivaient. Je n'ai jamais dit à la famille qu'ils avaient été ainsi espionnés". Les services de renseignement britanniques n'ont fait aucun commentaire sur ce point.

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