Conservateur ou libéral ? Questions sur le profil du futur pape
Les cardinaux doivent se réunir en conclave, fin mars, afin de désigner le nouveau souverain pontife. Certains spécialistes évoquent la possibilité d'un pape nord-américain ou africain.
La démission de Benoît XVI à peine annoncée, lundi 11 février, la question de sa succession se pose déjà. Orientation théologique, origine... Francetv info revient sur les principales questions qui se posent, alors qu'un conclave, qui réunit les cardinaux, doit se réunir en mars pour désigner le nouveau pape.
Un libéral ou un conservateur ?
La ligne théologique du prochain souverain pontife constitue sans doute la principale interrogation posée par la renonciation de Benoît XVI. Ce dernier était réputé conservateur, notamment en raison de ses prises de position au sujet du préservatif ou de la messe en latin, comme l'indiquait Le Figaro.
Certains, comme le spécialiste des religions Odon Vallet, estiment que les cardinaux – qui sont chargés de choisir le prochain pape – devraient jouer la carte de la continuité. Interrogé sur i-Télé, il a parié que le successeur du souverain pontife "ne sera pas plus traditionnel, mais ne comptons pas, sauf énorme surprise, sur un pape qui révolutionnera l'Eglise".
Frédéric Lenoir, directeur de la rédaction du Monde des religions, juge pour sa part que le jeu est ouvert : "un clan (libéral ou conservateur) peut l'emporter sur l'autre très clairement, mais il peut également y avoir un pape de compromis, comme l'avait été Jean-Paul II", a-t-il indiqué sur France Info.
Un Européen, un Africain, un Latino-Américain ?
Comme lors de la succession de Benoît XVI, la question de l'origine du prochain pape se posera forcément. Sur l'éventualité de l'élection d'un non-Européen, Odon Vallet avance que "ce serait un signal fort s'il s'agissait d'un pape africain. Les cardinaux africains passent une grande partie de l'année à Rome et sont tout à fait dans la ligne du Vatican"."Je pense aussi à [la possibilité d']un cardinal latino-américain, mais [les cardinaux latino-américains] ne s'entendent pas entre eux. Mais on retrouve à peu près les mêmes divisions dans tous les continents", a poursuivi ce spécialiste.
Interrogé par francetv info, Philippe Levillain, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-X Nanterre, "imagine bien un Italien prendre la suite" de Benoît XVI. Il indique également ne pas croire "à la possibilité de l'élection d'un pape africain", qui serait selon lui "une grande surprise".
Sur le plateau du journal de 13 heures de France 2, Philippe Harrouard, journaliste spécialiste des questions religieuses, a fait ses pronostics. Selon lui, l'archevêque de Milan Angelo Scola pourrait avoir les faveurs de Benoît XVI, qui lui a rendu visite à plusieurs reprises. Le nom du Canadien (Québécois) Marc Ouellet revient également régulièrement.
Le nom d'un Français circule aussi. Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux, est ainsi évoqué par le site italien Dagospia.
Les bookmakers déjà sur le coup
Difficile donc d'avoir des certitudes quant au profil du prochain pape. Rien d'étonnant, dans ce cadre, à voir les sites de paris en ligne proposer aux internautes de miser un peu d'argent sur le nom ou le pays de naissance du successeur de Benoît XVI.
Sur le site Paddy Power, l'Italie et un pays (non précisé) du continent africain sont favoris, avec respectivement une cote de 1,5 et de 2. Le Canada suit de près, avec 2,50 euros de gagnés pour un euro misé. Du côté des candidats, le grand favori est le Canadien Marc Ouellet, qui dispose d'une belle cote de 2,5. Deux Africains sont derrière, ex-æquo : le cardinal nigérian Francis Arinze et le Ghanéen Peter Turkson (cote de 3,5). Plus fantaisiste, d'autant qu'il n'est pas cardinal, le chanteur de U2, Bono, arrive bon dernier.
Les bookmakers ont également lancé des paris sur l'appellation officielle du prochain pape, que l'élu devra choisir. A ce jeu, Pierre est largement favori (cote de 2), devant Pie (5) et Jean (6).
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