Coronavirus : le premier malade français pourrait avoir contaminé trois personnes

Le premier malade français atteint du coronavirus pourrait avoir contaminé d'autres personnes. Deux premiers cas suspects (un médecin et un ancien voisin de chambre de l'hôpital de Valenciennes) ont été identifiés jeudi. Un troisième cas suspect a été détecté vendredi 10 mai. Il s'agit d'une infirmière de l'hôpital de Douai, a annoncé l'Agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais.

Tous trois ont été hospitalisés pour subir des prélèvements, qui doivent permettre de vérifier si elles sont effectivement contaminées par le coronavirus. Les résultats des devraient être connus vendredi après-midi, selon l'ARS.

Comment ces cas ont-ils été détectés ?

Le voisin de chambre, un homme d'une cinquantaine d'années qui avait côtoyé le malade lors de son séjour au centre hospitalier de Valenciennes (Nord) du 27 au 29 avril, "présente depuis mercredi des symptômes nécessitant une consultation spécialisée d'infectiologie, complétée de prélèvements et d'une surveillance en hospitalisation en chambre individuelle", souligne l'ARS.

L'un des médecins du CH de Valenciennes, âgé de 35 ans et qui a aussi été en contact avec le patient atteint de l'infection à coronavirus, "a présenté des symptômes nécessitant son hospitalisation au sein du service d'infectiologie du CH de Tourcoing afin d'y effectuer des prélèvements", ajoute l'ARS. Ces deux personnes ont été "identifiées" lors de "la recherche des 'cas contacts'", c'est-à-dire les personnes ayant été en contact avec le malade au cours de son hospitalisation au CH de Valenciennes, puis à celui de Douai (Nord).

C'est dans ce dernier établissement, où a également séjourné à partir du 29 avril le patient infecté, jusqu'à son transfert dans la nuit de mercredi à jeudi au CHRU de Lille (Nord), qu'une infirmière pourrait avoir été infectée par le coronavirus.

Quel est l'état de santé du premier malade français ?

Le patient nordiste atteint du nouveau coronavirus proche de celui qui avait engendré le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), premier cas confirmé en France, était jeudi dans un état stable mais toujours très sérieux, au service de réanimation du CHRU de Lille où il a été transféré dans la nuit. Ce patient, âgé de 65 ans, "a été immédiatement placé dans une chambre spécialement conçue pour permettre son isolement", où il a été pris en charge par une équipe dédiée, selon le CHRU de Lille. L'homme avait été hospitalisé le 23 avril à Valenciennes, puis transféré à Douai le 29 avril. Il avait séjourné à Dubaï (Emirats arabes unis) du 9 au 17 avril. Avant son hospitalisation, il était suivi à l'hôpital de Valenciennes pour une maladie chronique.

Le malade présente une défaillance respiratoire ayant nécessité la mise en place d'une assistance extra-corporelle pour prendre le relais de ses fonctions pulmonaires, et fait l'objet d"une surveillance attentive", selon le CHRU de Lille.

Quelle est la situation dans les autres pays touchés ?

Ce premier cas français survient dix ans après la pandémie de Sras, partie de Chine, qui avait causé la mort de plus de 800 personnes en 2003 et suscité l'inquiétude dans le monde. Des cas d'infection ont déjà été détectés en Arabie saoudite, en Jordanie, au Royaume-Uni et en Allemagne. Au total, 30 cas confirmés dans le monde de ce nouveau coronavirus ont été notifiés à l'OMS depuis septembre 2012 et 18 personnes sont mortes.

Vingt-deux cas, dont 13 décès, ont été identifiés en Arabie Saoudite, deux cas (tous deux décédés) en Jordanie, quatre dont deux décès au Royaume-Uni, et deux cas dont un décès en Allemagne, avait indiqué mercredi la docteure Françoise Weber, directrice de l'Institut de veille sanitaire. La docteure Weber a souligné qu'à ce stade "la transmission inter-humaine était rare, avec seulement deux cas à ce jour".

Aux Emirats arabes unis, où a voyagé le Français infecté, le ministère de la Santé a affirmé "n'avoir enregistré aucun cas avéré du coronavirus dans le pays".