Coupe du Monde 2022 : ce que l'on sait du virus qui touche l'équipe de France à la veille de la finale
A la veille de la finale de la Coupe du monde au Qatar, Lionel Messi n'est pas la seule menace pour les Bleus. Depuis près d'une semaine, plusieurs joueurs de l'équipe de France ont été touchés par des symptômes d'origine virale, sur lesquels l'encadrement n'a pas posé de diagnostic clair.
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Samedi 17 décembre dans l'après-midi, l'équipe était au complet à l'entraînement. De quoi alléger (sans les écarter) les craintes de voir une équipe décimée pour affronter l'Argentine. Franceinfo résume les questions qui se posent sur ce mystérieux virus.
Qui a été malade ?
Le défenseur Dayot Upamecano et le milieu Adrien Rabiot ont été les deux premiers malades mentionnés par le staff des Bleus. Tous deux ont, de ce fait, manqué l'entraînement mardi, puis la demi-finale contre le Maroc mercredi, alors qu'ils étaient titulaires lors des matchs précédents : Upamecano était sur le banc et Rabiot est resté à l'hôtel. Après le match, Didier Deschamps a révélé que l'ailier Kingsley Coman avait également ressenti des symptômes, conduisant le sélectionneur à ne pas le faire entrer en jeu.
Alors que Rabiot et Upamecano ont fait leur retour à l'entraînement jeudi, Coman était toujours convalescent et l'est resté vendredi, où deux autres coéquipiers manquaient à l'appel : Raphaël Varane et Ibrahima Konaté, les deux défenseurs centraux titulaires lors de France-Maroc. Samedi après-midi, les 24 joueurs du groupe se sont finalement présentés sur la pelouse pour l'entraînement. Ce qui laisse penser qu'aucun nouveau cas n'est apparu et que tous les malades sont guéris, mais ne permet pas de juger de leur état de forme.
Quels sont leurs symptômes ?
La communication de l'équipe de France ne laisse pas filtrer grand chose de l'état de santé des joueurs touchés. Mercredi, Didier Deschamps parlait d'"états fébriles" au sujet d'Adrien Rabiot et Dayot Upamecano. "Dayot et Adrien ont eu mal à la tête et au ventre", a ajouté Ousmane Dembélé en conférence de presse vendredi. Des sources concordantes au sein de l'entourage des Bleus, citées par l'AFP, confirment que Raphaël Varane et Ibrahima Konaté souffrent du même type de symptômes.
Au sein de la délégation tricolore, personne n'a posé de diagnostic sur le mal dont souffrent ces joueurs. Si ce n'est le jeune Randal Kolo Muani, qui s'est un peu avancé vendredi en conférence de presse : "Il y a une petite grippe, je pense, qui se propage, mais ce n'est rien de méchant." "Comme vous le savez, Randal n'est pas docteur de l'équipe de France", a tout de suite réagi Raphaël Raymond, chargé des relations médias de l'équipe de France.
Les symptômes cités peuvent évoquer plusieurs virus. La FFF n'a, par exemple, pas communiqué sur le fait que les Bleus aient ou non passé des tests de dépistage au Covid-19. Didier Deschamps s'est contenté d'évoquer une origine virale, "sans penser à autre chose", a-t-il assuré, dans une possible allusion à la pandémie. Il attribue une partie de la responsabilité du mal touchant ses joueurs à d'autres facteurs : "Les températures ont plutôt baissé [à Doha]. Vous êtes aussi confronté à la climatisation à fond."
"Ce sont des états fébriles pour les joueurs qui ont fait d’énormes efforts, avec leurs défenses immunitaires qui sont plus faibles. Forcément, on est un peu plus sensibles à ce qui est viral."
Didier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de Franceen conférence de presse
Et s'ils étaient positifs au Covid-19 ?
Cela ne changerait pas grand chose, car la Fifa n'a pas établi de protocole au sujet du Covid-19 au sein des équipes qualifiées pour le Mondial. Seuls les spectateurs ont reçu des consignes sanitaires (en anglais). Pas de tests obligatoires ni de quarantaine pour les joueurs, donc, ni de possibilité de reporter une rencontre si une équipe dispose de moins de 13 joueurs disponibles, comme l'avait prévu l'UEFA lors de l'Euro 2021. En revanche, le virus est une des raisons pour lesquelles les sélections peuvent compter jusqu'à 26 joueurs plutôt que 23.
Les malades peuvent-ils jouer ?
En l'absence de règle fixée par la Fifa, c'est au sélectionneur et au staff médical de trancher. Bien que sans gravité, les symptômes peuvent empêcher les joueurs d'être à 100% de leurs capacités. C'est la raison avancée par Didier Deschamps pour justifier d'avoir laissé Dayot Upamecano sur le banc mercredi : "Il a eu trois jours compliqués même s'il a pu faire quelques efforts. Il était fébrile, avec une incidence sur l'aspect musculaire par rapport aux exigences du soir." Mais le défenseur central avait un remplaçant tout trouvé, Ibrahima Konaté, très bon mercredi soir. Qu'en sera-t-il si le virus touche un titulaire à un poste moins pourvu, comme Antoine Griezmann ou Kylian Mbappé ? Impossible de le prédire.
Il existe un précédent lors de cette Coupe du monde. Le 6 décembre, lors du huitième de finale contre le Portugal, le sélectionneur de la Suisse a dû se passer de Silvan Widmer, touché par une "fièvre" et un "refroidissement", et de Nico Elvedi, "pas à 100%", et faire sortir prématurément Fabian Schär, qui n'avait "pas la force" de continuer. Le résultat d'"un virus" qui n'était pas le Covid-19, a assuré le directeur sportif suisse le lendemain. Avec cette défense décimée, la Suisse a perdu 6-1.
Samedi, en conférence de presse, Didier Deschamps n'a rien laissé filtrer sur les chances des malades de la veille d'être prêts pour la finale. Jeudi, la Fédération française de football expliquait cependant que l'état de Kingsley Coman n'inspirait "pas d'inquiétude particulière".
Existe-t-il un protocole sanitaire ?
Samedi, Didier Deschamps n'a pas voulu "entrer dans les détails" face aux questions des journalistes :
"On fait en sorte de prendre le maximum de précautions et de s'adapter, de faire avec sans tomber dans l'excès, ni d'un côté, ni de l'autre."
Didier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de Franceen conférence de presse
Que veut-il dire concrètement ? "Les docteurs mettent en place quelques zones sanitaires, a expliqué Randal Kolo Muani vendredi. Ceux qui sont malades restent dans leur chambre, on se lave les mains, il y a du gel hydroalcoolique, on fait les gestes barrières, on se serre la main avec les poings, on est très stricts là-dessus."
On est loin, cependant, des quarantaines mises en place ces dernières années pour les joueurs positifs au Covid-19. Ainsi, "quand Dayot [Upamecano] a eu le virus, il est resté dans sa chambre le premier jour et le lendemain cela allait mieux", a expliqué Ousmane Dembélé. Mercredi, alors qu'Adrien Rabiot était resté à l'hôtel, Upamecano a passé le match sur le banc au milieu de ses coéquipiers. Les images le montrent notamment enlacer Kylian Mbappé au coup de sifflet final.
Vendredi, les trois derniers malades, Kingsley Coman, Raphaël Varane et Ibrahima Konaté ont entretenu leur physique en salle plutôt que de rester confinés. Tandis qu'à l'entraînement, leurs coéquipiers n'évitaient pas particulièrement les contacts physiques. Les inquiétudes sur de possibles contagions ne les ont pas empêchés de célébrer la qualification en finale, de voir leurs proches ou encore d'accueillir Emmanuel Macron dans leur vestiaire. "On n'a pas peur du virus", résumait Ousmane Dembélé, préférant plaisanter sur ses coéquipiers fiévreux : "Je leur ai fait un petit thé avec du gingembre et du miel et ça allait mieux."
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