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De Cindy Sherman à Albrecht Altdorfer : les expositions à voir cet automne à Paris

Albrecht Altdorfer, Léon Spilliaert, Cindy Sherman, Matisse, Chirico : notre sélection d'expositions à ne pas rater cet automne

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9 min
Cindy Sherman, Untitled #92, 1981, Courtesy de l'artiste et Metro Pictures, New York  (© 2020 Cindy Sherman)

L'automne est riche en expositions à Paris, avec peu de mastodontes hormis Matisse au Centre Pompidou mais des découvertes comme l'artiste allemand Albrecht Altdorfer ou le dessinateur anglais Aubrey Beardsley et d'autres qu'on se réjouit de voir dans toute leur envergure comme Léon Spilliaert, Cindy Sherman, Victor Brauner ou De Chirico.

Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande, au Louvre

Albrecht Altdorfer, "Saint Florian roué de coups"  (© Prague, National Gallery 2019-jpg)
Albrecht Altdofer est moins connu qu'Albrecht Dürer ou Lucas Cranach. C'est pourtant un grand artiste du XVIe siècle allemand. Nourri d'art italien du XVe siècle, il a connu la notoriété dès 1512 et fut un des artistes officiels de l'empereur Maximilien Ier. Doté d'une remarquable capacité d'invention, il est un des premiers à réaliser des paysages et des architectures pour eux-mêmes, sans figures. Le musée du Louvre lui consacre sa première grande exposition monographique en France à travers plus de 200 œuvres où on pourra découvrir ses dessins en clair-obscur, ses estampes, ses portraits, ses cycles narratifs sur la Passion du Christ et la légende de saint Florian, d'une grande puissance dramatique. Du 1er octobre 2020 au 4 janvier 2021.

Rétrospective Matisse au Centre Pompidou

Henri Matisse, "Les Tapis rouges", 1906, Musée de Grenoble (© Succession H. Matisse Photo © Ville de Grenoble/Musée de Grenoble- J.L. Lacroix)

Pour les 150 ans de la naissance du peintre, le Centre Pompidou expose 230 œuvres d'Henri Matisse, depuis ses œuvres de jeune artiste, venu tard à la peinture dans les années 1890, aux gouaches découpées de la fin de sa vie où la ligne et la couleur se libèrent complètement. Neuf chapitres chronologiques (l'exposition s'intitule Matisse, comme un roman) sont éclairés chacun par le regard d'un auteur, de Louis Aragon à Matisse lui-même, qui recommandait d'"être personnel avant tout et pour cela être sincère". Du 21 octobre 2020 au 22 février 2021

La mélancolie de Léon Spilliaert au musée d'Orsay

Léon Spilliaert, "Le Coup de vent", 1904, Collection Mu.ZEE, Oostende  (© Mu.ZEE, Steven Decroos, 2017)

Il ne s'agit pas d'une rétrospective, c'est sur les œuvres les plus radicales, les plus intenses de Léon Spilliaert (1881-1946) que le musée d'Orsay s'est concentré pour cette première exposition d'envergure consacrée en France à l'artiste belge depuis quarante ans. A Ostende, où il a passé l'essentiel de sa vie, il a peint et dessiné d'un trait minimal les digues, les dunes et les mers déchaînées, les lumières dans la brume et des figures au regard halluciné. Nourri de littérature, il a traduit son monde intérieur en s'approchant du symbolisme et de l'expressionnisme tout en restant inclassable. Du 13 octobre 2020 au 10 janvier 2021.

Aubrey Beardsley à Orsay : le dessin d'un dandy anglais à la carrière fulgurante

Aubrey Beardsley, Projet pour le frontispice des pièces de John Davidson, Royaume-Uni, Londres, Tate Collection (©Tate, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / Tate Photography)

A découvrir au musée d'Orsay, qui lui consacre sa première rétrospective en France et sa première monographie en Europe depuis celle du Victoria & Albert Museum de Londres en 1966, le dessinateur anglais Aubrey Beardsley, à l'univers étrange et érotique. Artiste dandy, personnage de la scène londonienne des dernières années du 19e siècle, il a connu une carrière brève, intense et prolifique avant de mourir à 25 ans de la tuberculose. Son style très personnel mêle tradition anglaise, art des vases grecs, art japonais, art nouveau, symbolisme ou estampes du 18e siècle français. Son dessin en noir et blanc à la ligne précise a connu le succès grâce aux nouvelles techniques de reproduction de l'image. Il a dû s'exiler à Dieppe après le procès d'Oscar Wilde dont il avait illustré l'édition en anglais de Salomé. Du 13 octobre 2020 au 10 janvier 2021.

Sculpture de la Renaissance italienne, de Donatello à Michel-Ange, au Louvre

Tullio Lombardo, "Bacchus et Ariane", vers 1505-1510, Kunsthistorisches Museum  (© Kunsthistorischesmuseum. Vienne)

Dans la seconde moitié du 15e siècle et au début du 16e, les sculpteurs italiens renouvellent la représentation de la figure humaine : cherchant à toucher l'âme du spectateur et en quête d'une beauté qui aspire à l'universel, ils mettent l'expression et les sentiments au cœur de leur démarche. Le musée du Louvre expose 150 œuvres révélant une variété de styles, en partant de Florence avec Donatello et Michel-Ange pour aller dans d'autres régions qui ont réadapté ce langage nouveau à Milan, Venise, Bologne, Sienne ou Padoue. Du 22 octobre 2020 au 18 janvier 2021.

Rétrospective Cindy Sherman à la Fondation Louis Vuitton

Cindy Sherman "Untitled #582", 2016, Courtesy of the artist and Metro Pictures, New York (© 2019 Cindy Sherman)

La Fondation Louis Vuitton présente 170 œuvres de Cindy Sherman de 1975 à 2020. Plus de 300 images articulées par séries embrassant toute la carrière de la photographe américaine qui aime se mettre en scène et se travestir pour incarner différents personnages. Une façon pour elle de critiquer les modèles sociaux et sexuels. La sélection mettra l'accent sur des travaux réalisés depuis le début des années 2010, notamment des œuvres très récentes et inédites. Du 23 septembre 2020 au 3 janvier 2021.

Chirico et l'invention de l'art "métaphysique" au musée de l'Orangerie

Giorgio de Chirico (1888-1978) "The Soothsayer’s Recompense" (La recompense du devin) 1913, Etats-Unis, Philadelphia, Philadelphia Museum of Art Photo  (© Philadelphia Museum of Art, The Louise and Walter Arensberg Collection, 1950, Adagp, Paris, 2019 © ADAGP, Paris, 2019)
Dès 1913, la nouveauté de l'art mystérieux et puissant de Giorgio de Chirico avait frappé Apollinaire. Un art "métaphysique", nourri de la pensée de Nietzsche et Schopenhauer, dont l'artiste avait posé les fondements en Italie mais qui s'est précisé à Paris, entre 1911 et 1915. Le musée de l'Orangerie raconte l'histoire de la rencontre entre Chirico et Paris, ses liens avec le galeriste Paul Guillaume qui le représentera jusqu'aux années 1930 et avec les cercles culturels et littéraires de son temps. Une sélection resserrée d'une soixantaine d'oeuvres, mises en relation avec quelques œuvres d'artistes qui l'ont influencé ou qu'il a marqués, raconte l'invention de son art "métaphysique". Du 16 septembre au 14 décembre 2020.

150 ans de photographie noir et blanc au Grand Palais

Mary Ellen Mark,  "Immigrants", Istanbul,Turquie vers 1977  (© BnF - Département des Estampes et de la photographie © Mary Ellen Mark)

150 ans d'histoire de la photographie en noir et blanc, de Nadar à Valérie Belin en passant par Ansel Adams, Willy Ronis, Robert Doisneau, Diane Arbus, Mario Giacomelli, Ralph Gibson, Daido Moriyama… Le Grand Palais réunit 300 tirages des grands noms de la photographie en France et dans le monde, issus des collections de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Car si la couleur s'est développée dans les années 1970, la pratique du noir et blanc, mystérieux et évocateur, persiste et il continue à nous séduire. L'exposition prévue en avril aura finalement lieu du 12 novembre 2020 au 4 janvier 2021.

Le Paris d'Albert Kahn à la Cité de l'architecture

Anonyme, "Paris 5e, une famille rue du Pot de fer, juillet 1914", autochrome  (© Département des Hauts-de-Seine – Musée départemental Albert-Kahn – Collection des Archives de la Planète)

Au début du XXe siècle, Albert Kahn lançait ses photographes et opérateurs à l'assaut de la planète, pour la documenter en teintes douces grâce au premier procédé photo industriel en couleur, l'autochrome, produit avec de la fécule de pomme de terre. La Cité de l'architecture se penche sur les images de ses Archives de la Planète consacrées à Paris, une ville en pleine mutation entre monuments prestigieux et ruelles des quartiers insalubres. Du 16 septembre 2020 au 11 janvier 2021.

 L'âge d'or de la peinture danoise au Petit Palais

Christen Købke (1810-1848), "Vue de Dosseringen", 1838, Copenhague, Statens Museum for Kunst  (© SMK Photo/Jakob Skou-Hansen)

L'Âge d'or, c'est une période de la première moitié du XIXe siècle où les arts s'épanouissent au Danemark, grâce à l'essor de la bourgeoisie, entre deux défaites militaires, celle contre la flotte britannique en 1901 et celle contre les Prussiens en 1864. Le Petit Palais présente plus de 200 œuvres d'artistes de cette époque qui font le portrait de leur pays. Avec la figure de Christoffer Eckersberg, à l'origine du renouveau artistique et formateur d'une nouvelle génération de peintres, et aussi des artistes dits "cosmopolites", qui sont allés au-delà de la peinture du Danemark et ont rapporté des paysages et des scènes de la vie quotidienne d'Italie, de France ou des autres pays scandinaves. Du 22 septembre 2020 au 3 janvier 2021.

La poésie de Sarah Moon au Musée d'art moderne de Paris

Sarah Moon, Pour Yohji Yamamoto, 1996 (© Sarah Moon)

De la mode à partir des années 1960 à une pratique plus personnelle, Sarah Moon, mannequin passée à la photographie et au film, a créé un style particulier, poétique, souvent flou, utilisant le Polaroid, en noir et blanc puis en couleurs chaudes et passées. Croisant les époques et les sujets (animaux, fleurs, figures...), elle présente au Musée d'art moderne de Paris sa première rétrospective dans un musée français. Du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021.

L'univers fascinant de Victor Brauner au Musée d'art moderne de Paris

Victor Brauner, "Cérémonie", mai 1947, Fonds de dotation Jean-Jacques Lebel et Hopi Lebel Victor Brauner (© Adagp, Paris 2020 Jean-Louis Losi © Adagp, Paris 2020)

Au Musée d'art moderne de Paris aussi, on verra la première rétrospective de Victor Brauner (1903-1966) depuis 1972 : 80 tableaux, des dessins, des sculptures de l'artiste juif roumain constamment à la recherche d'un langage nouveau qui a participé à l'effervescence artistique des années 1920 avant de faire partie du mouvement surréaliste à Paris en 1933. Réfugié dans le sud de la France pendant la guerre, il se passionne pour l'ésotérisme. Après 1945, il continuera ses recherches pour montrer les ressorts invisibles du monde. Du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021.

Les "Ruines" méditerranéennes de Josef Koudelka à la BnF

Josef Koudelka "Amman. Jordanie", 2012.  (© Josef Koudelka | Magnum Photos)

La Bibliothèque nationale de France expose les Ruines de Joseph Koudelka : de la France à la Syrie en passant par le Maroc, la Sicile ou l'Egypte, depuis les années 1980 le photographe d'origine tchèque a exploré plus de 200 sites archéologiques autour de la Méditerranée. En format panoramique et en noir et blanc, il offre des vues grandioses du berceau de notre civilisation. Du 15 septembre au 16 décembre 2020

Man Ray et la mode musée du Luxembourg

Man Ray, Sans titre, 1925, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, achat par commande, tirage Jean-Luc Piété (© Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. RMN-Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris 2020)

Man Ray a travaillé pour des grands noms de la mode, Paul Poiret, Elsa Schiaparelli, Madeleine Vionnet, Coco Chanel. Ses images étaient publiées dans Harper's Bazaar, Vanity Fair, Vogue, Vu. C'est un aspect peu connu de l'artiste surréaliste, qui a pourtant mis au service de la photographie de mode toute son inventivité, contribuant à la révolutionner avec ses jeux d'ombre, ses recadrages, ses solarisations. Après le musée Cantini de Marseille à l'automne 2019, le musée du Luxembourg nous présente finalement l'exposition prévue au printemps : du 23 septembre 2020 au 17 janvier 2021.

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