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"Teddy", "La Nuée"... Ces films qui marquent le renouveau du cinéma fantastique à la française

Ce mercredi 30 juin sort en salles Teddy, un film OVNI, mélange de comédie et de film de loup-garou, emblématique de cette nouvelle vague française de films fantastiques, qui commence à trouver son public. 

Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dans Teddy, le héros est griffé, un soir de pleine lune, par une bête inconnue, avant d'être pris de pulsions animales. Ce film est le symbole d'un renouveau des films fantastiques à la française.  (THE JOKERS)

Suliane Brahim, sociétaire de la Comédie-Française et actrice principale de La Nuée (sorti le 16 juin 2021), le corps recouvert de sauterelles, en référence au film, en une du magazine Télérama : il est rare que le genre fantastique ait droit à ce type d'honneurs.

C'est la preuve supplémentaire que quelque chose a vraiment changé, depuis 2017, avec la sortie de Grave, de Julia Ducournau, soit la conjonction d'une réussite artistique et d'un regard plus favorable des critiques. "Avant Grave, il y avait une défiance très forte de la presse pour le film de genre français", analyse Marc Missonnier, producteur et fondateur en début d'année avec Sony de Parasomnia, un studio français spécialisé dans les films de genre. "Grave, parce que c'est un film très réussi, a réconcilié l'attention médiatique avec le film de genre. Ce dont La Nuée a pu profiter."

Séduire les cinéphiles et le grand public

Le fantastique à la française s'approprierait les codes de la discipline pour faire des films proches du cinéma "art et essai", avec une patte française, plus sensible ou plus sociale et apporter une vision sur le monde et la société. Ainsi, Teddy, qui sort le 30 juin 2021, peut être vu comme un film sur l'exclusion et la marginalité.

"Essayer de réconcilier le concept d'art et essai et de divertissement."

Ludovic Boukherma, co-réalisateur de Teddy

à franceinfo

"Grave et La Nuée réusissent très bien" à mêler art et essai et divertissement, estime le co-réalisateur de Teddy, Ludovic Boukherma. "Arriver à faire un film à la fois pour les cinéphiles et aussi un film pour le public, il y a quelque chose que l'on aime bien là-dedans."

Quelques succès d'estime

Mais reste une question importante : ces films trouvent-ils leur public ? En 2017, Grave avait réuni 150 000 spectateurs en France, un résultat honorable. Malgré ses qualités, La Nuée n'en a attiré qu'environ 30 000 durant ces dix premiers jours d'exploitation. "Le public s'est probablement dirigé vers ce qu'il considère comme des valeurs sûres et, contrairement à ce que j'espérais, n'a pas été aussi avide de découvertes que cela", regrette le co-producteur du film, Manuel Chiche. "C'est dommage parce que quand je regarde les retours spectateurs, ils sont vraiment excellents. C'est juste que le film n'aura malheureusement pas le temps de s'installer et de pouvoir bénéficier de son bouche-à-oreille extrêmement favorable."

Mais le public existe pour ce type de films puisque dans le même temps, un autre thriller français, Méandre, de Matthieu Turi, approche des 80 000 entrées. Le troisième volet de la franchise (américaine) d'épouvante Conjuring a, lui, dépassé le million d'entrées.

Le renouveau du fantastique français : reportage de Matteu Maestracci

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