Angèle, PNL, Iggy Pop... on a sélectionné les 20 meilleurs clips musicaux de 2019
Angèle dans une série de parodies de publicités ? Lana Del Rey en géante marchant sur Los Angeles ? Philippe Katerine avec une verge à la place du nez ? Des humanoïdes à têtes de lézards ? Des patates qui pleurent ? Ils répondent tous présent, au milieu de quelques surprises...
Poétiques, cinématiques, plutôt comiques, fantastiques ou psychédéliques, voire un poil politiques, voici les clips vidéos qui nous ont particulièrement tapé dans l'oeil en 2019. Pour cette sélection, nous nous sommes souvent laissés guider aussi par l'intérêt pour les morceaux qu'illustrent ces vidéos. Quant à l'ordre du classement, il est somme toute un peu aléatoire, selon les jours, selon l'humeur... Pour ne pas en louper une miette, n'oubliez pas de les mettre en plein écran.
1Agoria "You're Not Alone"(Réalisation Hernan Corera)
Ce fut notre premier coup de coeur 2019 en matière de clip et il est resté en haut de notre podium perso toute l'année. Dans ce clip filmé en Argentine, un gang de Teddy Boys perd un de ses membres. Débute alors un rituel funèbre pour son dernier voyage. La petite amie du défunt et son fidèle camarade transportent le cercueil à moto à travers le désert, puis l'enterrent au sein même de la montagne. Le clip se clôt sur une (re)naissance. Drift, le très bel album d'Agoria dont est extrait ce titre, est aussi une renaissance, libre et plus pop, pour le producteur techno et dj lyonnais.
2Billie Eilish "bad guy"(Réalisation Michael Chaves)
Doit-on encore présenter la révélation de l'année Billie Eilish ? Pour le hit single publié le jour même de la sortie de son premier album When We Fall Asleep Where Do We Go ? fin mars, la jeune américaine qui a fêté ses 18 ans le 18 décembre, continue de soigner l'esthétique... Audacieuse, graphique et troublante. Gorgée d'idées.
3Angèle "Oui ou non" (Réalisation Brice VDH)
A chaque nouveau clip, Angèle réussi le challenge d'étonner. Reprenant impeccablement les codes de la publicité, celui-ci est particulièrement ironique, brocardant l'illusion de la réclame. Tout en guettant chaque parodie avec gourmandise, on admire la beauté et l'aisance de la jeune belge à se glisser dans tous les scénarii.
4Solange "When I Get Home (Director's Cut)" (Réalisation Solange Knowles)
Long de 41 minutes, il ne s'agit pas d'un clip mais d'un court-métrage accompagnant le dernier album du même nom de Solange Knowles, la soeur de Beyoncé. Graphique, onirique et bourré de chorégraphies audacieuses, ce film est séquencé en différents tableaux correspondants aux différents titres de cet album sensuel aux influences jazz seventies. Faute de temps, on peut se rabattre sur "Almeda", qui correspond mieux au format clip.
5Lana Del Rey "Doin' Time" (Réalisation Rich Lee)
Pour cette reprise du groupe californien Sublime, extrait de l'excellent album de Lana Del Rey Norman Fucking Rockwell, la chanteuse apparaît en géante marchant telle King Kong sur Los Angeles. Surprise : il s'agit en réalité d'un film projeté sur un de ces cinémas "drive-in" des années 50, dans lequel une Lana perruquée découvre qu'elle est trompée par son fiancé... La géante va sortir de l'écran pour la venger.
6Philippe Katerine "Stone avec toi" (Réalisation Edie Blanchard)
Pour le premier single extrait du nouvel album de Philippe Katerine, le gratiné Confessions sorti début novembre, la vidéaste Edie Blanchard s'est bien amusée avec l'anamorphose, déformant son visage et ajoutant des masques de réalité augmentée façon Snapchat... Le must ? Lorsqu'elle transforme le nez du chanteur en "quéquette", comme on jette un mauvais sort.
7FKA Twigs "Cellophane" (Réalisation Andrew Thomas Huang)
Ce clip spectaculaire a valu la première place de bien des classements de fin d'année à la chanteuse, compositrice et danseuse britannique FKA Twigs. Elle y transforme la pole dance en exercice de haute voltige, torride et arty, le clip évoluant à mi-parcours en cauchemard fantastique. Du très grand art.
8Roméo Elvis "Soleil" (Réalisation Brice VDH & A$ian Rocky)
Le rappeur belge Roméo Elvis a fait appel au même réalisateur que sa soeur Angèle et c'est un choix gagnant. De cette chanson d'amour enjouée, il fait un titre en trompe l'oeil à l'humour belge, un chien prenant la place de la belle qui partage sa vie (et à qui le titre est dédié). Le selfie, le barbecue, la partie de cartes et le cinoche avec le toutou... et même la manucure sur patte. Excellent (et à regarder jusqu'au bout).
9PNL "Au DD" (Réalisation QLF)
Filmé notamment au drone sur la Tour Eiffel, de nuit, avec un effet de perspective saisissant vers les cités, ce clip spectaculaire publié en mars annonçait le troisième album de PNL, Deux Frères, sorti en avril. Clip de tous les records, il avait été visionné 7,5 millions de fois en 24h, 12 millions de fois en 48h et il a finalement été couronné sur YouTube comme la vidéo la plus vue de l'année en France avec 128 millions de visionnages.
10Irène Dresel "Chambre 2" (Réalisation Irène Dresel)
On n'est jamais si bien servi(e) que par soi-même. La talentueuse productrice techno française Irène Drésel soigne son univers dans les moindres détails. Pour ce titre hypnotique, extrait de son premier album Hyper Cristal sorti en mars 2019, elle nous ouvre les portes de la chambre qu'elle occupait au Biches Festival. Sur une base de photos redessinées à la main, ce clip mystérieux, un peu hanté, est une oeuvre en soi.
11Dj Shadow Feat De La Soul "Rocket Fuel" (Réalisation Sam Pilling)
Et si les premiers pas sur la Lune de 1969 ne s'étaient pas passés comme on nous l'a dit ? Et si les humains avaient encore une fois fait preuve de bêtise ? Et si on s'était foutu sur la gueule une fois de plus jusque là haut dans les étoiles ? C'est le message de cette excellente fausse reconstitution illustrant un extrait de l'album Our Pathetic Age qui a marqué en novembre le retour du roi du sampler, l'Américain Dj Shadow.
12Thierra Whack "Unemployed" (Réalisation Cat Solen)
La rappeuse de Philadelphie au flow singulier, aussi rapide que détaché, s'est fait connaître en 2018 avec un premier album-concept , Whack World, dont chaque chanson ne dépassait pas une minute. Habituée des clips surréalistes, elle campe ici une cuisinière aux prises avec un monceau de patates à éplucher. La corvée va se compliquer car les patates sont vivantes, terrifiées et capables de sanglots. Le premier clip où l'on entend des frites crier en plongeant dans la friture... Et attendez de voir à qui elle va les servir !
13Michael Kinawuka "Hero" (Réalisation CC Wade)
Parti en éclaireur avant la sortie du magnifique troisième album du Britannique Michael Kinawuka, soul brother number one de 2019, ce clip au grain vintage rend hommage aux héros des droits civiques américains des années 60, à commencer par les Black Panthers mais aussi Angela Davis et Malcolm X, alors traqués et placés intensivement sur écoute...
14Björk "Tabula Rasa" (Réalisation Tobias Gremmler)
Extrait d'Utopia, le dernier album de l'artiste Islandaise, Tabula Rasa fait l'objet d'un clip stupéfiant dans lequel une créature reprenant les traits de Björk se transforme et mute constamment en fleurs, montagnes, poissons ou coraux. Très inspiré par les paroles de cette ballade, le réalisateur digital Tobias Gremmler a voulu, dit-il, montrer "le concept de coexistence harmonieuse entre l'homme et la nature."
15Iggy Pop "Sonali" (Réalisation Mac DeMarco)
Cette merveilleuse chanson est notre favorite du dernier album d'Iggy Pop, ce Free à tendance free-jazz. Le clip, réalisé par le musicien Mac DeMarco, met en scène un couple d'humains à têtes de lézards (une idée déjà utilisée par Mac DeMarco pour son clip minimaliste Nobody) que la circulation automobile et divers incidents vont empêcher de se retrouver.
16Tyler, The Creator, "A Boy is a Gun" (Réalisation Tyler sous pseudo Wolf Haley)
Auteur d'un des meilleurs albums l'année (Igor, son 5e album solo), le rappeur, producteur, réalisateur et scénariste californien Tyler, The Creator s'est inspiré pour ce titre de la série française A Girl Is A Gun (Trois femmes disparaissent à Los Angeles. En réalité elles s’entrainent en secret à combattre l’injustice d’un système misogyne qui humilie et exploite les femmes), dont la BO était signée Sébastien Tellier. Le clip est inspiré des films européens des années 70 et montre le rappeur coiffé de sa nouvelle perruque blonde.
17We Hate You Please Die "Minimal Function" (Réalisation Gaëlle M)
Découverts lors de la dernière édition de Rock en Seine, on est immédiatement tombés amoureux de ce groupe furibard constitué de deux filles et de deux garçons originaires de Rouen. "Merci à tous les gens qui nous ont foutu la haine depuis qu’on est né, sans qui ce projet musical n’aurait été possible", résument-ils avant de dédier ce clip "À l'échec de la civilisation." Cette vidéo semble nous tendre un miroir en ces temps de fêtes de fin d'année. Auriez-vous, comme les protagonistes de cette beuverie, un sale petit goût amer persistant dans la bouche ?
18OrelSan "Discipline" (Réalisation Adrien Lagier & Ousmane Ly)
Pour Discipline, extrait de l'album Epilogue (l'allbum La Fête est finie augmenté de titres bonus), OrelSan reprend les codes des réseaux sociaux au format smartphone. Le clip se regarde à la verticale comme une story dans laquelle les réalisateurs mélangent posts Instagram et Twitter, SMS, publicités et emojis. A regarder sur un smartphone pour un effet Wouaou maximum.
19Fontaines D.C. "BIG" (Réalisation Molly Keane)
Sorti de l'actuel bouillonnement punk irlandais, le premier album de ce quintet de Dublin, baptisé Dogrel, est la meilleure chose qui soit arrivée au rock cette année. Féru de poésie, si possible "venue de la classe ouvrière", le chanteur Grian Chatten décrit dans cette chanson un personnage rongé par l'ambition. Le clip, tourné dans une rue commercante de Dublin, est un plan séquence dans lequel un petit garçon interprète les paroles et montre ses biscottos sur le refrain : "My childhood was small but I'm gonna be big".
20L'Epée "Dreams" (Réalisation inconnue)
Auteur en octobre d'un excellent album mêlant rock, yéyé, et psychédélisme, L'Epée est un supergroupe formé de l'actrice et chanteuse Emmanuelle Seigner, des Limiñanas et de Anton Newcombe. Pour ce titre rock aux fortes réminiscences sixties, le groupe nous replonge en images dans les sixties parisiennes. Une bonne idée et un vrai kiff.
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