Emmanuel Macron à Strasbourg : "J'en suis très heureux et très fier", déclare le maire de la ville
"C'est une reconnaissance de cette dimension européenne de Strasbourg", a soutenu Roland Ries, alors que le chef de l'État est à Strasbourg dimanche, en prélude d'un voyage présidentiel pour célébrer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.
"J'en suis très heureux et j'en suis très fier", a déclaré dimanche 4 novembre sur franceinfo, Roland Ries, maire socialiste de Strasbourg, la ville où Emmanuel Macron démarre son "itinérance mémorielle" sur les routes de l'est et du nord de la France, pour célébrer le centenaire de la fin de la Grande Guerre. Le président de la République sera accompagné de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.
franceinfo : En tant que maire de Strasbourg, vous êtes sensible au fait que votre ville soit la première étape de "l'itinérance mémorielle" du président de la République ?
Roland Ries : J'en suis très heureux et j'en suis très fier. Strasbourg a une longue histoire européenne derrière elle. C'est une reconnaissance de cette dimension européenne très ancienne de Strasbourg, qui va très au-delà de la question du siège du Parlement européen à Strasbourg. En réalité, tout cela a commencé en l'an 842 avec les serments de Strasbourg qui ont marqué le début des guerres intestines européennes et cela s'est terminé en 1949, mille ans après, avec la création du Conseil de l'Europe, qui était destiné d'abord à empêcher le retour des guerres intestines. Il y a une profondeur de champs historique très importante.
Comment expliquer, selon vous, ce choix du président de la République ?
Emmanuel Macron savait ce qu'il faisait. Une dimension négligée de la construction européenne, c'est la participation citoyenne et les droits de l'Homme. C'est ce qui manque le plus aujourd'hui. Localement, nous avons réalisé une extension de notre tramway de Strasbourg à Kehl, la ville voisine de l'autre côté du Rhin, pour symboliquement faire surgir cette réalité d'aujourd'hui. La construction politique de l'Europe est plus que jamais nécessaire avec les citoyens et non pas seulement avec les professionnels et les spécialistes.
Est-ce important de préserver cette mémoire de la Grande Guerre ?
Je pense qu'il faut maintenir le socle de la réconciliation franco-allemande, qui est à la base de la construction européenne. Les poilus de 14-18 ont indirectement préparé ce qui se fait aujourd'hui et qui se fait difficilement. Je suis frappé par la problématique des nationalistes, des populismes, qui ressurgissent en Europe. C'est quand même inquiétant, plus que jamais, il faut construire l'Europe à partir des citoyens et non pas uniquement à partir de l'économie, de la finance ou de la norme qu'on veut imposer uniformément à l'Europe.
Par ailleurs, Strasbourg et l'Alsace ont depuis longtemps été à la confluence des civilisations germanique et latine, mais la méfiance de l'Alsace et de Strasbourg à l'égard de l'Allemagne, de la France qui ne les comprenaient pas, elle est aujourd'hui derrière nous. Nous construisons une région à dimension non seulement franco-allemande, mais aussi européenne et c'est ce qui me rassure pour l'avenir par rapport à la montée des populismes et de l'euroscepticisme.
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