États-Unis : 100 ans après le massacre de Tulsa, des rescapés témoignent
Le président Joe Biden commémore, mardi 1er juin, un drame longtemps absent des cahiers d'histoire. Les 31 mai et 1er juin 1921, le quartier noir de Greenwood à Tulsa (Oklahoma, États-Unis) a été mis à feu et à sang par une foule d'hommes blancs.
Trois centenaires ont été accueillis en héros à Washington (États-Unis), mardi 1er juin. Ils sont les trois derniers survivants d'une page sombre que les États-Unis ont passé sous silence, durant un siècle : le massacre de Tulsa (États-Unis). "Je me rappelle que chez nous, chez les anciens, c'est quelque chose dont on ne devait pas parler, et ça c'est inacceptable", témoigne un jeune Américain. À Tulsa, il ne reste aujourd'hui qu'un demi-pâté de maisons de ce qui fut autrefois appelé le "Black Wall Street", habité par la communauté noire la plus riche des États-Unis.
Des investisseurs, des commerces et des théâtres : c'était trop pour une certaine Amérique. Une foule d'habitants blancs, soutenus par les autorités de la ville, se sont alors déchaînés dans un massacre les 31 mai et 1er juin 1921. Viola Fletcher, une survivante, avait 7 ans au moment des faits. Elle a témoigné cette année pour la première fois au Congrès, à Washington. "Je n'oublierai jamais les violences de cette horde blanche quand nous avons fui nos maisons, a-t-elle raconté. Je revois encore ces hommes noirs abattus, les corps noirs alignés dans les rues."
Premier bombardement de l'histoire aux États-Unis
Des avions privés ont également lâché des bombes incendiaires, dans ce qui fut le premier bombardement de l'histoire sur le sol américain. Arrivée le lendemain, la garde nationale a finalement mis un terme au massacre. 300 personnes seraient mortes selon les estimations, et 35 pâtés de maisons ont été réduit en cendres, créant des dizaines de milliers de sans-abri. "Nous avons été laissés sans rien. Laissés comme des réfugiés dans notre propre pays", a déclaré Hugues Van Ellis, rescapé du massacre. Un siècle après, des fouilles ont lieu pour retrouver des corps de victimes. Les familles réclament des restitutions de propriétés, refusées par le maire blanc de la ville.
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