Manifestations du 1er-Mai en Turquie : au moins 217 personnes arrêtées à Istanbul
Un 1er-Mai sous tension en Turquie. Au moins 217 manifestants ont été interpellés à Istanbul, mercredi 1er mai, lors des rassemblements de "la journée du travail et de la solidarité", a annoncé le ministre turc de l'Intérieur. Les personnes arrêtées "n'ont pas écouté les avertissements", "ont tenté d'avancer vers la place Taksim et ont attaqué nos policiers", a avancé Ali Verlikaya sur le réseau social X.
La principale ville de Turquie avait été placée en état de siège depuis l'aube par les forces de l'ordre, qui en ont bloqué son centre, afin d'empêcher les manifestants de gagner la place Taksim, complètement barricadée depuis la veille. Les autorités avaient promis mardi le déploiement de 42 000 policiers dans la mégapole, dénonçant par avance les "organisations terroristes [qui veulent] faire du 1er-Mai un champ d'action et de propagande".
La très symbolique place Taksim
Dès le début de la matinée, des incidents ont éclaté avec les policiers dans le quartier de Besiktas. Plusieurs dizaines de personnes ont été emmenées sans ménagement dans les fourgons de la police, sous les yeux de journalistes de l'AFP. D'autres incidents ont ensuite éclaté devant la mairie, où les policiers antiémeutes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en plastique contre les manifestants qui essayaient de forcer leurs barrages. Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, largement réélu le 31 mars, ainsi que le président de son parti d'opposition, le CHP, ont été empêchés d'avancer. Tous deux avaient appelé au rassemblement devant la municipalité.
Les rassemblements ne sont plus autorisés place Taksim, épicentre de la contestation du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan depuis 2013. Mais les organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger. "Taskim est un symbole important pour nous, Taskim signifie 1er mai, signifie travail", a déclaré la Confédération des syndicats progressistes de Turquie. Selon lui, la Cour constitutionnelle turque a déjà statué sur le droit de manifester sur cette place et la Cour européenne des droits de l'homme confirmé que l'interdiction était illégale.
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