La rentrée des lycéens oubliés
“La rentrée sera aussi normale que possible”, disait Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale. Mais faute de place, en cette rentrée, des centaines de lycéens qui préparaient la rentrée sont privés de classe. Ils sont contraints de rester à la maison. Des lycéens sans lycée, c’est normal ?
C'est un jour de retrouvailles devant le lycée de Montgeron en Essonne, mais pas pour Gwenegan. L’ado et sa mère, ont beau chercher sur l'affiche des noms des élèves de seconde, ils ne le trouvent pas.
"Mon ado ne doit pas être dans la rue"
La demande d’inscription dans son lycée de secteur a été faite dans les temps et l’ado sort d’un collège public. Mais en ce jour de rentrée, il se retrouve sans affectation et sans explication. “Je suis révoltée, en colère. Il a 15 ans, l’école est obligatoire jusqu'à 16 ans, il ne doit pas être à la rue, je ne comprends pas.”, s'indigne sa mère.
"Depuis lundi le téléphone n’arrête pas de sonner, c’est des dizaines d’appels par jour, des dizaines de mails de parents d’élèves qui sont très inquiets. Alors même que la rentrée scolaire a eu lieu, des centaines d’élèves sont toujours sans affectation à ce jour. C’est inadmissible.”, s'alarme Samir Alioua Président FCPE Essonne
Toute l’Ile de France est concernée
A Paris, ce matin, le rectorat reconnaissait 147 élèves de seconde en attente. Dans les Hauts de Seine, il y aurait 200 lycéens oubliés, selon la FCPE. Nous avons rencontré Paul, un bon élève qui attend chez lui, qu’une place se libère, quelque part dans le département. “C’est bizarre, ils savent combien on est, et pourtant il n'y a pas de place pour nous... On se demande ce qu'ils font".
Contactés, plusieurs rectorats d’Ile de France reconnaissent des tensions. A Paris, avec le confinement et le contrôle continu, il y aurait eu moins de redoublement en 3ème et plus de passages au lycée. "Le confinement a conduit les conseils de classe à une plus grande bienveillance sur les situations d'élèves un peu fragiles (...) Comme chaque année, il y a des élèves non affectés au moment de la rentrée. Un peu plus que les années précédentes, c’est vrai”, reconnaît l'Académie de Paris.
A Chatillon, dans cette ville de 40 000 habitants, qui n’a pas de lycée, le problème est récurrent. “Les lycées sont plein comme des oeufs, il en manque, il faut que la région prennne ses responsabilités il faut pouvoir construire d’avantage. L’Etat doit régler ce problème sur le long terme.”, indique Nadège Azzaz, maire de Chatillon
Les rectorats assurent que tous les élèves seront scolarisés dans les jours qui viennent, mais peut-être loin de chez eux, là où il y aura de la place. Pour eux, “la rentrée aussi normale que possible”, c’est raté.
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