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Sur les docks du port de Marseille-Fos, les fruits exotiques vedettes des fêtes de fin d’année

Stars des tables de fêtes de fin d’année, les fruits exotiques sont débarqués sur le port de Marseille-Fos. Rien n’est laissé au hasard avant qu’ils ne soient livrés aux distributeurs.

Article rédigé par Sophie Auvigne, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le MSC Clorinda, long de 366 mètres, à quai dans le port de Marseille-Fos. (SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE)

Avec la dinde, le foie gras et les huîtres, ils trôneront sans doute sur les tables des repas de famille pour les fêtes de fin d'année. Les ventes de fruits exotiques augmentent de 15% à 20% en cette période de l'année. Pour l’essentiel, ces fruits venus de l’autre bout du monde sont débarqués sur le port de Marseille-Fos : 500 000 tonnes passent par cette porte d’entrée.

Le cargo à quai vient d’Asie avec 16 000 conteneurs réfrigérés ou chauffés au choix. "Ici, l’importateur a souhaité que sa marchandise soit transportée par 20 degrés, indique Jakob Sidenius, directeur général de Seayard, le terminal à conteneurs de Fos. Comme nous utilisons les degrés Celsius et les Américains le degré Fahrenheit, la probabilité de faire une erreur est très importante (...) Il suffit que vous mettiez 32 Fahrenheit au lieu de 32 Celsius et les bananes arrivent congelées, poursuit-il. C’est un classique et cela coûte très cher !"

Un grand avion transporte 80 tonnes de marchandise, contre 150 000 tonnes pour un navire, ce qui en fait le mode de transport le plus économique.

Jakob Sidenius, directeur général de Seayard

franceinfo

Dans moins de deux jours, le tout sera déchargé et prendra la route pour atterrir dans les stocks des clients, essentiellement par camion. C’est encore un peu plus de CO2 qui s’ajoute à la consommation en carburant des bateaux. "C’est vrai que les bateaux ont de gros moteurs qui consomment beaucoup de carburant, mais n’oublions pas qu’ils transportent aussi énormément de marchandise", relativise le patron du terminal à conteneurs.

Des fruits inspectés de près

Mangoustans, ramboutans, pitayas, sont quasiment inconnus des Français. Aussi faut-il prendre de beaux atours pour séduire. "Ici, nous transformons la mangue, c’est-à-dire le mûrissage artificiel du fruit, indique Cyril Rouvière, directeur commercial de Kissao, spécialiste des fruits exotiques. Il poursuit : "5% des fruits auront mal évolué, avec des tâches cutanées, des remontées de sucre, autant de choses impossibles pour la grande distribution, qui exige à la fois le goût et l’aspect."

Des pitayas emballées prêtes à être réexpédiées. (SOPHIE AUVIGNE - RADIOFRANCE)

Chez AZ France, importateur d’agrumes, tout est mesuré avec une machine : fermeté, taux de sucre. Mais pas seulement. "Là, par exemple, on est sur du pomélo d’Israël, montre Christian Pointeau, agréeur chez AZ France. Je vais marquer que celui-là est un peu vert, qu’il y a une meurtrissure sur l’autre. Il m’arrive parfois de les goûter", explique-t-il.

S’ils sont beaux, ces fruits sont-ils pour autant sains ? "Les techniques de production sont de plus en plus raisonnées, y compris à l’autre bout du monde, assure Philippe Pons, PDG d’ AZ France et président de la chambre syndicale des importateurs de fruits. Il peut y avoir des brebis galeuses, mais nous prenons le problème à la source en le traitant par un investissement financier et technique. Nous ne pouvons laisser place au moindre doute." L'an dernier, la consommation moyenne de ces fruits venus d’ailleurs était d'un peu plus de 30 kilos par Français.

Sur les docks du port de Marseille Fos, les fruits exotiques vedettes des fins d’année - Reportage Sophie Auvigne

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