Qualité des eaux de baignade : "Le premier polluant chimique en été, c'est la crème solaire"
Invité de franceinfo mardi, Guillaume Barucq, adjoint au maire de Biarritz à l’environnement, appelle les baigneurs a privilégier des méthodes de protection solaire alternatives aux crèmes solaires pour éviter la pollution de l'eau.
Depuis lundi sur franceinfo.fr, vous pouvez vérifier, via notre moteur de recherche, la qualité des eaux de baignade des plages en France. Sur les 2 047 points de bord de mer analysés de manière régulière depuis 2013, une écrasante majorité présente une eau jugée "excellente". Mais quinze plages sont systématiquement dans le rouge, affichant ces quatre dernières années un bilan annuel "insuffisant".
"La qualité de l'eau varie d'un jour à l'autre", a expliqué, mardi 11 juillet, sur franceinfo, Guillaume Barucq, médecin généraliste, adjoint au maire de Biarritz à l’environnement et auteur de Surf Thérapie. Mais "le premier polluant chimique en été, c'est la crème solaire qu'on se met sur la peau", a-t-il indiqué, appelant les vacanciers à privilégier d'autres mesures de protection solaire.
franceinfo : Comment peut-on savoir, si on s'est baigné le lundi, que l'eau n'est pas de la même qualité le mardi ?
Guillaume Barucq : La qualité de l'eau varie d'un jour à l'autre. Il y a des jours où la qualité est excellente, d'autres où elle est un peu moins bonne et d'autres où on a des pics de pollution. Ce qui compte, c'est de savoir en temps réel. On va avoir de plus en plus d'outils pour connaître la qualité de l'eau. A Biarritz, on a développé une application qui s'appelle Biarritz Infoplages qui donne la qualité de l'eau, en direct. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec la pluie, la qualité peut se dégrader parce qu'elle lessive les sols. Elle peut provoquer des débordements ponctuels du réseau d'assainissement. Mais l'océan a un fort pouvoir décontaminant. Il peut parfois retrouver une qualité d'eau satisfaisante en quelques heures ou en quelques jours.
Qu'est-ce qu'on trouve dans l'eau qui peut en dégrader la qualité d'un jour à l'autre ?
Ce qui est recherché dans les analyses, ce sont les microbes et les bactéries. Nous avons deux indicateurs de pollution générale : les E.coli et les entérocoques. On ne cherche que ces deux indicateurs dans les analyses, mais il y a bien d'autres microbes, d'autres bactéries qui peuvent s'y retrouver. L'autre grande classe de polluants, ce sont les polluants chimiques que nous pouvons retrouver à l'état de traces dans les milieux marins. Nous savons, par exemple, que 92% des cours d'eau de France sont contaminés par des pesticides qui, forcément, in fine, peuvent se retrouver dans l'océan.
La crème solaire peut-elle être aussi un facteur polluant dans les eaux de baignade ?
Tout à fait. Le premier polluant chimique en été, c'est la crème solaire qu'on se met sur la peau. C'est pour cela qu'il faut privilégier des mesures de protection solaire alternative comme la recherche de l'ombre, la protection vestimentaire. Quand vous mettez de la crème solaire, il faut aussi en choisir une écoresponsable. Il y a des endroits dans le monde où les crèmes solaires sont interdites ou en passe de l'être comme à Hawaï ou dans certaines zones du Mexique. Dans ces zones-là, on demande à ne mettre que ces crèmes écoresponsables.
Est-ce qu'il y a des moyens de voir, à l'œil nu, que l'eau est de mauvaise qualité ?
Il faut se fier à ses cinq sens. La pollution est souvent visuelle. Mais il arrive qu'on ne la voit pas. Il peut y avoir une odeur de l'eau, un goût. Il faut surtout se dire qu'on est en France, il n'y a pas de raison d'avoir de pollution cachée. Si les autorités n'interdisent pas la baignade, il n'y a pas de raison de s'en empêcher.
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