Des élus de droite saisissent le Conseil d'Etat pour contester le redécoupage cantonal
L'association "Touche pas à mon canton et nos campagnes" veut faire annuler un "charcutage inacceptable".
Quand la droite s'occupait du découpage de la carte électorale, la gauche criait à la manipulation. Les rôles sont inversés. Dans un communiqué publié dimanche 22 décembre, l'association "Touche pas à mon canton et nos campagnes", qui regroupe des élus UMP et centristes, annonce avoir saisi le Conseil d'Etat pour faire annuler le redécoupage cantonal prévu par le gouvernement.
C'est Me Françoise Thouin-Palat, avocate à la Cour de cassation et au Conseil d'Etat, qui a déposé le recours en annulation du décret de redécoupage cantonal du 20 octobre 2013 au nom du président de l'association, Jacques Pedehontaa, proche du MoDem. Dans son communiqué, l'association souligne que "déjà de nombreux conseillers généraux sur 34 départements se sont insurgés contre cette réforme entraînant la mort de nos cantons ruraux, de montagne et des îles, ce qui en fait une cause nationale".
Le gouvernement invoque des raisons démographiques
Parmi les contestataires, Bernadette Chirac, qui, le 19 décembre, avait dénoncé "un charcutage" de son canton. Derrière elle, d'autres personnalités de l'opposition sont montées au créneau, comme l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, le président de l'UDI Jean-Louis Borloo, l'ancien ministre Laurent Wauquiez, député-maire du Puy-en-Velay (Haute-Loire), ou encore François Sauvadet, député UDI de Côte d'Or.
Le nouveau découpage concerne tous les départements français, et doit être achevé "au plus tard en mars 2014", selon une circulaire du ministère de l'Intérieur du 12 avril dernier. Il sera donc en vigueur lors du scrutin cantonal de 2015.
Près des 3/5es des cantons n'ont pas vu leurs limites géographiques modifiées depuis...1801, de sorte que l'écart de population entre cantons, "dans la moitié des départements, est supérieur à un rapport de 1 à 10", a précisé le ministère qui défend son redécoupage "pour des raisons démographiques et pour installer partout la parité".
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