Mobilisation en demi-teinte contre la réforme de l'emploi
Avec 200 000 personnes revendiquées, les syndicats n'ont pas mobilisé autant qu'il l'espéraient. Les chiffres de la police ne sont pas encore connus.
"Plus de 200 000 personnes" ont manifesté dans toute la France à travers 174 cortèges mardi 5 mars contre le projet de réforme du marché du travail, ont annoncé la CGT et FO. Un succès mitigé, à la veille de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres.
Les syndicats n'ont pas mobilisé autant qu'ils l'espéraient. Selon l'agence Reuters, les défilés étaient souvent peu fournis. Mais Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, s'est tout de même félicité : "La mobilisation contre l’accord du 11 janvier et sa transposition législative est réussie", a-t-il affirmé dans un communiqué. La CGT a de son côté annoncé qu'elle souhaitait "poursuivre sa campagne d’information et de mobilisation en vue du prochain débat parlementaire en avril" sur le projet de loi.
Combien de personnes dans les rues ?
A Paris, ils étaient 30 000 selon les organisateurs, 9 000 selon la police à battre le pavé jusqu'à l'Assemblée nationale. Les leaders syndicaux, Jean-Claude Mailly, numéro un de FO et le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault ouvraient le cortège.
A Marseille (Bouches-du-Rhône), entre 4 000 personnes, selon la police, et 25 000, selon les organisateurs, se sont mobilisées pour protester contre la "casse du code du travail". A Lyon (Rhône), entre 2 300 et 7 000 personnes ont défilé dans la matinée vers la place Bellecour, derrière la banderole "non à la régression sociale". Et entre 1 800 et 5 000 manifestants étaient dans les rues de Toulouse (Haute-Garonne) derrière une banderole dénonçant "l'accord scélérat du 11 janvier".
Qui a manifesté ?
Chose rare, les frères ennemis de la CGT et de Force ouvrière ont défilé ensemble. Une démonstration d'unité contre l'accord sur la sécurisation de l'emploi signé le 11 janvier par les organisations patronales et trois autres syndicats de salariés, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Des militants du Front de gauche, du NPA et de LO ont aussi rejoint les cortèges des manifestations.
Que contient l'accord sur la sécurisation de l'emploi ?
Le texte est censé permettre aux entreprises de s'adapter plutôt que de licencier. Par exemple, en cas de difficultés passagères, ces dernières pourront augmenter le temps de travail, diminuer les salaires ou encore faire de la mobilité interne. Par ailleurs, les contrats courts, les CDD de trois mois, seront taxés dans l'espoir de réduire la précarité des salariés.
Jean-Paul Chapel, du service économie de France 2, revient sur les grandes lignes de ce texte.
Que dénoncent ses opposants ?
La CGT et FO dénoncent une "régression sociale" et reprochent au texte de faciliter les licenciements et d'accroître la précarité. "Tous les paragraphes de l'accord consistent à fragiliser les salariés, à remettre en cause le contrat de travail", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault , avant le départ du cortège parisien. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a ajouté qu'il souhaitait continuer à faire "pression sur les parlementaires", à qui il appartient de voter le projet de loi qui doit être adopté mercredi au Conseil des ministres.
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