Des scientifiques planchent sur la déviation d'astéroïdes... au cas où
Une équipe de chercheurs a commencé cette semaine à étudier les scénarios possibles pour dévier la trajectoire d'un corps céleste qui menacerait la Terre.
Ce serait quand même dommage de finir comme les dinosaures. Un groupe de chercheurs s'est réuni pour la première fois à Berlin (Allemagne) dans la semaine du 23 janvier, dans le cadre du programme NEOShield. Ils vont étudier trois méthodes susceptibles de dévier la trajectoire des "objets géocroiseurs", des corps célestes qui évoluent près de la Terre.
A l'issue de ces travaux, le groupe doit pouvoir identifier la meilleure option en cas de chute d'un astéroïde en direction de notre planète.
L'initiative revient à l'Institut de recherche planétaire de Berlin, à l'agence aérospatiale allemande. Les treize scientifiques, dont quatre Français, sont notamment financés par l'Union européenne à hauteur de 4 millions d'euros pour une durée de trois ans et demi, indique Le Figaro.fr.
Le ciel risque-t-il vraiment de nous tomber sur la tête ?
Avec 8 000 astéroïdes et comètes passant régulièrement à proximité de notre planète, mieux vaut être préparé à l'infime probabilité d'une collision. En moyenne, un objet de la taille d'une voiture entre dans l'atmosphère chaque année. Cette intrusion se traduit généralement par une boule de feu dans le ciel, note la BBC (lien en anglais).
Un objet de la taille d'un terrain de football, comme il en tombe tous les 2 000 ans, provoquerait d'énormes dégâts localement, poursuit la BBC. Enfin, une fois par période de quelques millions d'années, un rocher de plusieurs kilomètres de diamètre s'approche de la Terre. Sans plan pour le dévier de sa trajectoire, les effets de sa chute affecteraient toute la planète, conclut la BBC. L'article rappelle toutefois que plus de 90 % de ces monstres de l'espace ont été repérés et qu'aucun ne semble se diriger vers nous. Il n'empêche.
Quelles sont les techniques étudiées pour dévier la trajectoire d'un astéroïde ?
• Envoyer une sonde spatiale percuter l'astéroïde à toute vitesse
Il ne s'agit pas de l'option la plus raffinée. Elle demeure pourtant compliquée à mettre en œuvre en raison de la composition même des astéroïdes, pour la plupart des agrégats de roches. "Des simulations numériques massives avec de la physique assez complexe pour regarder la réponse d'un astéroïde à un impact" devrait permettre de vérifier la fiabilité de cette technique, selon Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS, spécialiste des astéroïdes à l'Observatoire de la Côte d'Azur à Nice, cité par Le Figaro.fr.
• Envoyer une sonde spatiale à proximité
La masse de la sonde spatiale devrait attirer le géocroiseur et en dévier la trajectoire. Plus douce, la méthode est aussi plus lente et nécessite que la sonde spatiale reste immobile le plus près possible de l'objet, astéroïde ou comète. Pour cela, la sonde doit être capable de fonctionner de manière autonome pendant des années afin d'agir sur l'angle de la trajectoire.
• Faire exploser une charge nucléaire à proximité de l'astéroïde
Ici aussi, le but est de dévier la trajectoire grâce à la puissance de l'explosion. Très contestée, cette méthode ne serait utilisée qu'en dernier recours. Soit pour un astéroïde très gros, de plus d'un kilomètre de long, soit pour un objet dangereux détecté trop tard... ou encore en cas d'indisponibilité de Bruce Willis.
Détaillées dans une infographie mise en ligne par Le Figaro.fr, ces trois techniques feront l'objet de nombreuses études. "Au final, nous voulons être capables de dire aux agences spatiales : si vous êtes intéressées par la déviation d'astéroïdes, voici ce que nous pensons, a assuré à la BBC le Pr Alan Harris, responsable du projet. Après, c'est aux politiciens de décider s'ils doivent ou pas exécuter la mission."
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