Achat d'Uramin par Areva : des erreurs, pas de fraude (audit interne)
Depuis
son rachat par Areva en 2007, le groupe minier Uramin a perdu 80% de sa valeur. L'audit commandé par le nouveau PDG, Luc Oursel, devait chercher les causes de ce
fiasco commercial. Malversations, incompétence, manque de chance ? Surtout de la mauvaise organisation, répond le trio issu du
conseil de surveillance du groupe.
"Si certaines
rumeurs laissent entendre qu'Areva aurait été victime de manœuvres
frauduleuses, le comité n'a eu connaissance d'aucun élément venant accréditer
la réalité de ces thèses " assure le rapport. Il écarte ainsi tout soupçon
de malversation à l'égard de son ex-dirigeante. Du coup, Anne Lauvergeon ne
devrait faire l'objet d'aucune poursuite judiciaire de la part de son
ex-employeur.
Une mauvaise allocation des
capacités financières
"Atomic Anne",
qui a passé une décennie à la tête d’Areva, n’évite pourtant pas les critiques :
le comité pointe des "dysfonctionnements " dans "le processus d'acquisition retenu et ses conditions de mise
en œuvre ". Il reconnaît que l'achat d'Uramin s'inscrivait dans la
stratégie du groupe, puisqu'il visait à mettre la main sur plusieurs gisements
d'uranium africains.
Mais la direction de l’époque
aurait sous-estimé les risques, mal formalisé la procédure d’achat, et omis d’associer
les organes du conseil du groupe. Le comité conclut donc à
"une mauvaise allocation des capacités financières limitées " d’Areva.
Il admet par ailleurs qu’une partie des pertes peut être imputée à la catastrophe de
Fukushima, qui a provoqué l’annulation de nombreux projets de centrales
nucléaires et forcé le groupe à revoir ses perspectives à la baisse.
Réorganisation au sommet
Pour
éviter une reproduction de ce scénario qui a coûté à Areva plus de 1,6 milliard
d’euros, l’audit propose de revoir l’organisation de la direction du groupe. Des
comités pourraient superviser l’éthique et l’évaluation des ressources minières.
Areva pourrait même changer de statut, abandonnant le directoire et le conseil
de surveillance pour se doter d’un conseil d’administration. Une structures
sensée laisser les coudées moins franches à la direction.
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