La compagnie Aigle Azur se déclare en cessation de paiements et demande son placement en redressement judiciaire
Une audience est prévue lundi après-midi au tribunal de commerce d'Evry.
Est-ce le chant du cygne pour Aigle Azur ? La compagnie aérienne s'est déclarée en cessation de paiements, lundi 2 septembre, et a demandé son placement en redressement judiciaire dans l'espoir de trouver des repreneurs. "Aigle Azur se retrouve en cessation de paiements suite à plusieurs années d'errance liées à de nombreuses décisions stratégiques inadaptées et doit se placer sous la protection du tribunal de commerce", ont annoncé les membres du CE à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire.
Une audience est prévue lundi après-midi au tribunal de commerce d'Evry, précisent-ils dans un communiqué. "Il est probable que la date limite de dépôt des offres soit fixée autour du 15 septembre 2019", ajoutent-ils.
Une soixantaine de salariés sur les 1 150 salariés que compte l'entreprise s'étaient rassemblés dans le calme lundi matin, espérant des réponses sur leur avenir et faire part de leur "perte de confiance totale" dans le PDG Frantz Yvelin.
Une grave crise de gouvernance
La crise a éclaté au grand jour le 26 août, quand l'un des actionnaires, Gérard Houa, a évincé le patron Frantz Yvelin en disant sa volonté de mettre fin aux "errements stratégiques des deux dernières années". Deux jours plus tard, nouveau coup de théâtre : une administratrice provisoire, Hélène Bourbouloux, est désignée à la tête de l'entreprise par le tribunal de commerce d'Evry et installée en présence des forces de l'ordre, tandis que Frantz Yvelin est rétabli dans ses fonctions.
Aigle Azur, fondée en 1946 et dont les liaisons avec l'Algérie représentent 50% à 60% de l'activité, emploie 350 de ses salariés en Algérie. Elle dispose d'une flotte de 11 avions et a transporté 1,88 million de passagers en 2018. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros en 2018 mais "perd de l'argent depuis 2012", selon Frantz Yvelin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.