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Alstom : l'Etat prend 20 % du capital et préfère General Electric

Arnaud Montebourg, a annoncé vendredi la position de l’Elysée dans le dossier Alstom, la reprise de la branche énergie du groupe français. L'Etat va prendre 20 % du capital en rachetant 2/3 de la participation de Bouygues et a dit sa préférence pour l'offre américaine, une option sous surveillance.
Article rédigé par Evelyne Chatelais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Le PDG de General Electric remporte la bataille d'Alstom © Maxppp)

Le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, a annoncé ce vendredi la position de l’Elysée dans le dossier Alstom, en réservant une surprise, l'entrée de l'Etat au capital, à hauteur de 20%. L'opération de rachat de la branche énergie du groupe français devrait se transformer en alliance, sous condition. Et si l'Etat dit sa préférence pour l'offre américaine de General Electric, il la subordonne à une série de conditions.

La seconde offre, repoussée par l'Elysée, émanait d’un tandem germano-nippon, avec les groupes Siemens et Mitsubishi Heavy Industrie (MHI). 

Le dernier mot revient à Alstom, qui réunit un conseil d’administration dans la foulée de ces annonces. Le 29 avril, il s’était déjà prononcé en faveur de l’offre américaine, mais sans fermer la porte à d’autres projets.

Un partenariat sous surveillance

Le ministre de l'Economie dit avoir adressé au PDG de General Electric (GE)une lettre d'intention, précisant les conditions de l'alliance proposé par l'Etat français. Ainsi il souhaite qu'Alstom soit maintenu dans un partenariat à 50/50 "dans le nucléaire, la vapeur, ainsi que toutes les activités de la transition énergétique ". Cette demande ne devrait pas effrayer le repreneur préféré, puisque la dernière proposition de GE, datant de jeudi, faisait état d'une proposition dans des termes proches. Le groupe américain examinait en soirée vendredi la lettre d'intention du gouvernement français. Elle fait notamment état de "pénalités ", si les engagements de GE en matière d'emplois ne sont pas tenus. Le partenaire américain a promis de créer 1.000 emplois.

Le Premier ministre a commenté le projet finalisé en parlant de "grande entreprise créée "

La réaction du Premier ministre Manuel Valls, sur Alstom

L'implication de l'Elysée

François Hollande a suivi de près les deux dossiers, recevant à plusieurs reprises les patrons respectifs des groupes engagés dans le processus de rachat.

Plusieurs fois, les prétendants ont du revoir leur copie et l’Etat a réussi à faire monter les enchères, à la fois sur le volet de l’emploi et sur la question sensible de la sécurité nucléaire. 

Alstom fabrique des turbines à vapeur pour EDF et les réacteurs de ses centrales nucléaires. D’où les ultimes concessions de General Electric datant de jeudi, une alliance 50/50 avec Alstom pour ces activités, un droit de veto pour l’Etat français dans le domaine de la sécurité et "des droits de gouvernance spécifiques " qui n’ont pas encore été précisés.

Beau joueur, l'Allemand Siemens a dit vendredi soir "comprendre " les intérêts nationaux du gouvernement franaçsi. Tout en estimant, quand même, que son partenaire Mitsubishi et lui avaient "la meilleure offre ".

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