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Après l'Irlande, le Portugal sera-t-il contraint de demander l'aide de l'Union européenne et du FMI ?

Les autorités monétaires européennes s'efforcent d'éviter que les inquiétudes sur la dette irlandaise ne se portent ensuite sur d'autres pays confrontés à d'importants déficits budgétaires, notamment le Portugal mais aussi l'Espagne, au risque de déclencher une crise de toute la zone euro.
Article rédigé par France2.fr avec Reuters
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Le premier ministre portugais Jose Socrates Carvalho Pinto de Sousa avec son homologue espagnol José Luis Zapatero (AFP - MIGUEL RIOPA)

Les autorités monétaires européennes s'efforcent d'éviter que les inquiétudes sur la dette irlandaise ne se portent ensuite sur d'autres pays confrontés à d'importants déficits budgétaires, notamment le Portugal mais aussi l'Espagne, au risque de déclencher une crise de toute la zone euro.

D'ores et déjà, Lisbonne a assuré lundi, par la voix de son premier ministre, José Socrates, que le Portugal n'avait besoin "d'aucune aide"...

"Si nous apportons maintenant la bonne réponse au problème irlandais, nous aurons de grandes chances d'éviter des effets de contagion", a déclaré dimanche 21 novembre le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.

L'effet pourrait cependant être de courte durée."Cela empêchera-t-il la contagion? A court terme, mais pas à moyen terme. Cela ne fait que calmer les marchés et accorder aux autres pays un peu de temps pour respirer. Le Portugal, notamment, n'est pas encore tiré d'affaire", prévient Carsten Brzeski, économiste à ING.

Les problèmes de dette de l'Irlande et du Portugal ont des origines différentes: l'Irlande a dû voler au secours de son secteur bancaire frappé de plein fouet par l'effondrement du marché immobilier tandis que le Portugal souffre d'une croissance faible et d'un manque de compétitivité. Mais au bout du compte, le résultat est le même: une dette que les marchés jugent difficile à supporter.

"Je pense que cela veut dire que le Portugal sera le prochain (à demander une aide)", commente l'économiste portugais Filipe Garcia, de la société de consultants Informaçao de Mercados Financeiros à Porto.

"J'ignore si cela se produira avant la fin de l'année ou après, mais c'est presque inévitable, maintenant", poursuit-il. "Je pense que nous avons probablement franchi le point de bascule au niveau de ce qu'il est supportable de payer en taux d'intérêt de la dette", poursuit l'économiste.

Si les marchés s'attaquent au Portugal, l'Espagne pourrait se retrouver rapidement en première ligne à son tour. "Si le Portugal est contraint de passer par un renflouement, les marchés porteront ensuite leur attention sur l'Espagne et j'ignore quelle sera la réaction du gouvernement" de Madrid, avance Pedro Schwartz, de l'université San Pablo à Madrid.

La méfiance des marchés à l'égard de la dette de certains pays de la zone euro pourrait n'être vraiment apaisée que par le biais d'une solution rapide et détaillée pour tous les pays de la zone euro, plutôt que par une approche au cas par cas, jugent d'autres observateurs.

Le problème, selon de nombreux économistes et dirigeants politiques, c'est que la zone euro semble faire fausse route depuis le début. Pour eux, la crise actuelle est de la responsabilité de l'Allemagne en raison de la volonté allemande de créer un mécanisme de soutien dans la zone euro au sein duquel les investisseurs privés seraient sollicités. Ce qui a effrayé les investisseurs et porté les écarts de rendement entre les emprunts portugais ou espagnols et avec ceux des emprunts allemands à des niveaux trop élevés.

"Je persiste à penser que la principale cause de contagion vient de la proposition allemande d'inclure le secteur privé dans un futur mécanisme permanent de règlement des crises", dit Carsten Brzeski. "Tant que cette question restera dans le flou, la spéculation et le risque de contagion resteront vivaces", ajoute-t-il. "Les dirigeants européens devraient maintenant profiter de la courte fenêtre d'opportunité que leur procure le renflouement de l'Irlande pour présenter un plan clair et détaillé de mécanisme permanent de règlement des crises", ajoute-t-il.

Les dirigeants de l'UE doivent examiner à la mi-décembre les contours d'un tel mécanisme présenté par la Commission européenne.

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