Cinq idées pour passer son permis de conduire plus rapidement
Un rapport dévoilé le 22 avril pointe du doigt les délais excessifs pour passer le permis de conduire, et propose notamment d'augmenter le nombre d'inspecteurs.
La France a un problème de permis de conduire. C'est le constat d'un rapport remis le 22 avril au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, dont le contenu est en partie dévoilé dans Le Parisien du 25 avril. Parmi les mesures proposées : faire payer le passage à l'examen du permis de conduire, une mesure controversée mais destinée à financer le recrutement d'au moins 150 inspecteurs supplémentaires. Un moyen de s'attaquer à la file d'attente à l'examen. Il faut ainsi quatre mois d'attente en moyenne après un échec, montrait récemment L'Express. D'autant qu'une personne sur deux n'obtient pas son permis du premier coup. En attendant une possible réforme, Francetv info vous donne cinq idées pour tenter d'obtenir plus rapidement le précieux sésame.
Passer son permis dans une autre région
Une carte réalisée par L'Express le montre bien : tous les Français ne sont pas égaux face aux délais d'attente à l'examen du permis. Sans surprise, les zones urbaines sont particulièrement surchargées (à Paris, il faut patienter 138 jours entre deux passages), et il faut presque deux mois de plus pour passer son permis dans l'Ariège que dans le département voisin, les Pyrénées-Orientales. Le taux de réussite aussi peut varier : à Paris en 2012, 41% des candidats ont réussi l'examen, contre 65% en Vendée.
Mais ce n'est pas une fatalité : rien n'empêche de passer le permis en dehors de son département de résidence. L'auto-école du Littoral, aux Sables d'Olonne (Vendée), explique ainsi à francetv info qu'elle reçoit "tous les mois" des demandes de Parisiens, qui ne passent que quelques jours sur place pour préparer l'examen.
A la fin de sa période de conduite accompagnée, l'auto-école de Nell, une jeune Parisienne contactée par Francetv info, lui a annoncé qu'elle aurait une date d'examen "dans 6 mois". Un mois plus tard, elle passait son permis en Ardèche. Mais changer de département n'est pas sans risque. "Quand on ne connaît pas du tout l'endroit où on conduit, on est beaucoup plus stressé", raconte-t-elle. "En milieu rural, la conduite est différente : il n'y avait aucun feu, pas d'emplacement pour se garer..." Hésitante, elle a raté son examen. Et il s'est avéré relativement compliqué de retrouver une auto-école une fois revenue à Paris : "J'ai dû appeler 15 écoles avant de trouver." Pour passer son permis à la campagne, elle conseille donc "d'y rester 15 jours, histoire de connaître la région et les petits coins dangereux".
Et pourquoi pas à l'étranger ?
Partir au bout du monde pour passer le permis n'est évidemment pas une solution très économique. Mais si vous vous trouvez à l'étranger pour une période assez longue, vous pouvez en profiter pour passer l'examen local, souvent plus simple et moins coûteux que le permis français. Tous les permis européens sont valables en France, et l'examen est en général ouvert aux Français du moment qu'ils peuvent prouver qu'ils résident dans le pays. C'est le cas en Belgique, par exemple. Les heures de conduite n'y sont pas moins chères, mais on peut bénéficier d'un permis provisoire pour s'exercer seul après une vingtaine d'heures de conduite.
Hors d'Europe, les conditions sont parfois bien plus avantageuses. Sofia a passé son permis alors qu'elle résidait en Malaisie : "Le coût total est d'environ 200 euros, donc clairement je ne me suis pas posé la question." Dix heures de conduite lui ont suffi, même si elle a repris quelques leçons en rentrant en France. Reste ensuite à échanger son permis contre un permis français, dans un délai d'un an après son retour. Pas si simple comme démarche : "Tout dépend de la préfecture où tu fais la demande. Une copine l'a fait en une journée, moi ça a pris deux ans", se souvient Sofia. La plupart des pays du monde pratiquent l'échange de permis avec la France, mais il faut présenter un dossier solide pour prouver sa résidence dans le pays d'obtention.
Vérifier le taux de réussite de son auto-école
Quand le taux de réussite moyen au permis est de 41% à Paris, on peut comprendre que les auto-écoles ne s'en vantent pas sur leur vitrine. Et si ces statistiques sont publiques, elles sont en réalité compliquées à obtenir. Le Monde.fr note que le site Vroomvroom.fr a cependant fait l'effort de réunir les chiffres de toutes les préfectures.
Ce taux peut être un bon indicateur du temps que vous passerez avant d'obtenir votre permis. En France, le nombre de places d'une auto-école à l'examen dépend du nombre de primo-candidats présentés à la session précédente : en somme, plus une école présente de candidats pour la deuxième fois (ou plus), plus le temps d'attente y sera long.
Eviter de présenter l'examen en été
Il n'y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise période à laquelle passer le permis. Comme le répètent les auto-écoles, l'important est qu'un élève soit prêt, quel que soit le climat ou la densité de trafic. Cependant, le nombre de places à l'examen diminue parfois pour une raison simple : les inspecteurs sont en vacances. Evitez donc la période juillet-août et préférez l'hiver. Le seul risque : que l'examen soit annulé à cause de la neige ou du verglas.
Laisser tomber l'auto-école
Pour certains, le problème n'est pas le temps d'attente à l'examen mais le coût des heures de conduite nécessaires pour se maintenir à niveau. Il existe un certain nombre d'options pour pratiquer à son rythme. La conduite supervisée permet, depuis 2010, de conduire sans permis, accompagné d'une personne ayant au moins cinq ans de pratique derrière elle. La condition : avoir reçu une autorisation de l'auto-école, ce qui est possible à partir de 20 heures de leçons. Le candidat doit ensuite parcourir 1 000 km en 3 mois, mais ce temps d'attente est de toute façon difficilement évitable.
L'autre solution, c'est de se passer d'auto-école et de présenter l'examen en candidat libre. Une fois la demande de permis déposée en préfecture, il est possible de circuler librement, toujours accompagné, mais seulement au volant d'une voiture à double commande. Louer ce type de véhicule coûte, à l'heure, environ la moitié du prix d'une heure de conduite, l'économie est donc réelle. En revanche, les places de permis sont attribuées en priorité aux candidats des auto-écoles au détriment des candidats libres : la préfecture du Nord parle par exemple de 6 à 8 mois d'attente pour obtenir une date. Bref, pour passer son permis en France, la solution idéale n'existe pas encore.
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