"La lutte contre la pollution est une priorité" : les véhicules diesel bannis du centre de l'agglomération lyonnaise d'ici cinq ans
Après des pics de pollution répétés, le président vert de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, prévoit l'interdiction des véhicules diesel dans les cinq ans au cœur de l'agglomération.
Trente-trois jours de pic de pollution en 2019, pas moins cette année : le bassin lyonnais suffoque. La Métropole passe à l'action : limitée à Lyon et Villeurbanne, la zone à faibles émissions va s'élargir à la première couronne. À terme, seules les voitures à critère 1 pourront y rentrer. Pas les diesels, qui représentent 70% du parc, soit 400 000 véhicules.
"La lutte contre la pollution est une priorité, explique Bruno Bernard. Tout le monde a compris que nous avons un souci avec la pollution et qu'il faut accompagner cette transition écologique. C'est une politique globale et oui, c'est une transformation majeure de l'agglomération."
La pollution touche d'abord les plus fragiles et aussi les plus modestes, c'est à dire ceux qui habitent près des axes pollués, notamment le périphérique ou l'autoroute. Ce sont ces populations que l'on protège en priorité dans cette politique contre la pollution.
Bruno Bernardà franceinfo
Cette pollution croisée particules très fines et ozone, réduirait d'un à deux ans l'espérance de vie dans l'agglomération. "Sur les oxydes d'azote, on est obligés d'agir sur les transports, sinon on ne s'en sortira pas", explique Marie-Blanche Personnaz, qui dirige l'Observatoire régional de la qualité de l'air.
Ce n'est pas le chauffage qui va nous sortir des problèmes oxydes d'azote. C'est bien pour éviter à ces 21 000 riverains des grandes voiries et en agissant sur les émissions du transport, notamment des vieux diesels, qu'on va s'en sortir.
Marie-Blanche Personnazà franceinfo
L'association 40 millions d'automobilistes parle d'une surenchère écologiste. Cette future interdiction inquiète Patrick Charles, garagiste à Sainte-Foy-lès-Lyon, et ses clients. "Ils veulent interdire l'automobile en centre-ville, soupire-t-il. Ce n'est pas une question d'essence ou de diesel, c'est la voiture elle-même. Les clients vont déserter le centre-ville. Le particulier n'ira plus en ville. Moi, j'habite dans les monts du Lyonnais et pour venir au boulot ici je ne sais pas comment je ferais à six heures du matin pour venir en bus. Je n'ai même pas de bus !" La métropole va développer les transports en commun et les voies cyclables pour assurer une transition en douceur.
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