Les marges des stations-service font augmenter le prix du carburant : "C'est une information complètement fausse"
Francis Pousse, président national des propriétaires-exploitants de stations-service, a expliqué, mercredi sur franceinfo, que les augmentations du prix des carburants n'étaient pas dues à une hausse des marges des revendeurs, mais à une hausse des taxes.
Francis Pousse s'est opposé, mercredi 9 mai sur franceinfo, aux conclusions de l'association de consommateurs CLCV. Pour le président national des propriétaires-exploitants de stations-service au Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), "c'est une information complètement fausse".
L'étude de la CLCV explique que les marges des stations-service sont passées de 11 à 13,9 centimes pour l'essence entre 2017 et 2018, et de 11,2 à 12,6 pour le gazole, ce qui serait l'une des causes de la hausse du prix des carburants. Pour Francis Pousse, ce n'est pas possible "puisque les stations-service ont des contrats bien ficelés avec les pétroliers et gagnent de toute façon entre 1,5 et 4 centimes de commission au litre vendu".
franceinfo : Êtes-vous d'accord avec les résultats de l'étude de la CLCV ?
Francis Pousse : Malheureusement, c'est une information complètement fausse puisque les stations-service, depuis bien longtemps déjà, ont des contrats bien ficelés avec les pétroliers et gagnent de toute façon entre 1,5 et 4 centimes de commission au litre vendu. Au contraire de nos amis débitants de tabac qui, eux ont une commission en pourcentage - donc plus le prix augmente, plus leur commission augmente – nous, c'est une commission fixe. Donc on préfère largement que le gazole soit à un euro plutôt qu'à trois euros. Je n'ai pas étudié les calculs de la CLCV, ce qui est sûr c'est que nos contrats sont faits d'une telle façon que la rémunération est fixée au début du contrat. Les contrats n'évoluent pas. Malheureusement, ils sont plutôt à la baisse dans le domaine des commissions qu'à la hausse pour nos adhérents revendeurs.
Pourtant selon la CLCV, il y a bien une hausse. Elle serait causée par la diminution de la concurrence ?
Le nombre de stations, effectivement, diminue. On compte aujourd'hui en France 6 000 stations-service traditionnelles et 5 000 de grandes-surfaces, d'ailleurs on remarquera que les grandes-surfaces ne sont installées que dans les zones où elles ont un potentiel, donc pas dans les zones rurales. En zones rurales, ce que l'on peut remarquer, c'est des coûts de mise aux normes très importants. Les normes sont les mêmes pour tout le monde, mais si vous avez une station qui fait 30 000 litres par mois. Donc il est possible que ça joue à la marge sur certains prix, mais en tout cas ce n'est certainement pas dans la proportion annoncée par la CLCV.
Pour vous, le seul responsable de la hausse des prix du carburant, c'est donc l'État ?
C'est exactement l'État. On a pris, au 1er janvier 2018, à peu près 9 centimes sur le gazole et 6 centimes sur le sans plomb. Une hausse qui se répercutera à peu près de manière aussi importante d'ailleurs au 1er janvier 2019.
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