Un nouveau dépôt de bilan annoncé chez Heuliez

C'est la troisième
fois, en cinq ans et demi, qu'Heuliez dépose le bilan : selon les syndicats, la direction de l'entreprise spécialisée dans l'automobile a annoncé la mise en cessation de paiement de l'entreprise lundi lors d'un comité d'entreprise extraordinaire. Les 280 emplois de la société sont menacés.

> Retrouvez la chronologie des deux premiers redressements judiciaires

Des négociations ont eu
lieu jusqu'à la dernière minute pour éviter le dépôt de bilan : selon cette même
source, des discussions se sont déroulées ce week-end pour collecter un million
à un million et demi d'euros. La maison mère Baelen Gaillard Industrie (BGI)
refuse de mettre dans le pot commun plus d'un million, selon les informations
du Monde .

Des garanties pour
Volkswagen

Objectif de ces négociations
: assurer des garanties à Volkswagen. Le constructeur allemand s'apprête à
signer un gros contrat de fabrication de pièces détachées avec Heuliez, mais
exige des garanties, notamment sur la capacité de s'adapter à un gros marché.

Depuis quelques semaines, Heuliez a des difficultés à trouver des
fonds pour payer ses employés.

Après la mise en cessation
de paiement, l'entreprise devrait être placée en redressement judiciaire
par le tribunal de commerce de Niort. Un administrateur judiciaire devra alors
trouver de potentiels nouveaux repreneurs pour l'entreprise de Cerizay
(Deux-Sèvres), dont Ségolène Royal avait fait un fer de lance de sa bataille
pour l'élection présidentielle de 2007. En 2009, l'entreprise avait été placée pour la première fois en redressement judiciaire et reprise par un groupe qui n'avait pas apporté les fonds promis.

Seule la branche carrosserie
et emboutissage concernée

Lors du précédent
redressement judiciaire de l'entreprise, en juin 2010, Heuliez avait été coupée
en deux. L'activité traditionnelle de l'entreprise, concernant la carrosserie
et l'emboutissage, avait été reprise par BGI, un groupe français, et avait
gardé le nom d'Heuliez. Une branche dédiée à la fabrication de voitures
électriques avait quant à elle été reprise par l'industriel allemand Edwin Khol
et renommé Mia Electric.

Seule la première de ces
deux branches – celle qui porte toujours le nom d'Heuliez – est concernée par
le dépôt de bilan. Mia Electric serait toutefois également en mauvaise santé :
toujours selon Le Monde , elle n'aurait écoulé que 700 voitures en 2012, soit
beaucoup moins que le seuil de rentabilité.