Bientôt la fin du seuil minimum pour payer par carte bancaire
On l'entend souvent à la caisse: "Désolé, je ne prends pas la carte en dessous de tel montant ". Dans un café ou une brasserie, impossible de payer par carte bancaire en dessous de 15 euros. L'affichette trône dans beaucoup de commerces. Ce sera peut-être bientôt fini. En tout cas, un ministre s'y attaque.
Et ce ministre, c'est Michel Sapin. Il veut faire sauter ce seuil minimum pour les cartes bancaires. Le ministre des finances le révélé mercredi dans l’émission Questions d’Info LCP-France Info-Le Parisien. Il s’est dit "favorable à ce qu’on fasse évoluer la réglementation " à ce sujet "sans que les commerçants soient lésés ". Et cela interviendra, selon le ministre, "dans les jours qui viennent ".
Baisser les frais des banques
Car il est aujourd’hui compliqué de sortir sa carte dans un bar si l’on n’a pas consommé plus de 15 euros. Même si on peut toujours s’arranger et que le cafetier vous débite 15 euros et vous rembourse la différence en espèces, ce n’est pas simple.
Pour débloquer la situation, il faut faire baisser les tarifs des banques, c’est-à-dire les frais bancaires imposés aux commerçants qui utilisent une machine à carte, un terminal de paiement. Michel Sapin demande donc aux banques de supprimer la partie fixe des frais (les commissions forfaitaires) qui pénalise les plus petits achats. Et si elles ne jouent pas le jeu, "nous passerons par une loi ", promet le ministre.
Relation banque-commerce
Les grosses commissions imposées par les banques sont une pratique inadmissible pour Reine-Claude Mader de l'association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV). "Quand on voit que certains commerces sont équipés avec le paiement de contact pour faciliter les petits paiements, on voit, par exemple, les boulangers ne veulent pas prendre en dessous de 15 euros pour une raison très simple : les banques leur facturent des sommes trop importantes. C'est cela qu'il faut casser. C'est la question à laquelle doit s'attaquer le ministre ", explique-t-elle sur France Info. "Si cela coûte 50 centimes à chaque opération, pour un petit boulanger de quartier, cela fait beaucoup en fin d'année ".
Pour Serge Maître, président de l'Afub (l'association française des usagers des banques) "Michel Sapin aurait dû s'adresser directement aux banques " car le seuil n'est pas imposé par les commerçant, mais il "résulte du contrat entre la banque et le commerçant ". Pour lui, cette annonce "oppose " les consommateurs et commerçants, et "ce n'est pas le cas " en réalité.
Mais ce n'est pas tout. Michel Sapin veut plus de transparence. L'Etat va aussi lancer son propre comparateur de tarifs bancaires d'ici la fin de l'année. Il passera au crible onze services de base. Par exemple les frais qu'on vous facture quand vous retirez de l'argent à un distributeur d'une banque qui n'est pas la vôtre. Et ce comparateur de prix sera bien sûr gratuit.
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