Justice : des distributeurs de bitcoins saisis, une enquête préliminaire est ouverte pour blanchiment aggravé
Ces distributeurs, exploités sous la marque Shitcoins, situées entre autres à Lille ou encore à Paris ont été placées sous scellés. Près de 200 000 euros en liquide contenus dans les machines sont également aux mains de la justice.
Huit distributeurs de bitcoins ont été saisis vendredi 18 décembre partout en France, a appris dimanche 20 décembre franceinfo de source proche du dossier. Une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris, après cette saisie coordonnée, qui a eu lieu après des soupçons de blanchiment aggravé et un défaut d'immatriculation avéré de ces distributeurs auprès de l'Autorité des marchés financiers. Près de 200 000 euros en liquide contenus dans les machines sont également aux mains de la justice.
Le bitcoin, très volatile, peut être utilisé sur internet pour effectuer certains paiement. De 2 400 euros en 2017, son cours atteint maintenant près de 20 000 euros. Il est à ce titre utilisé comme produit spéculatif par certains particuliers.
Des distributeurs en pleine rue
La police judiciaire de Lille est à l'origine des investigations, qui ont conduit à la mise à l'arrêt et à la saisie de l'argent liquide contenu dans les distributeurs. Aucune interpellation n'a pour l'instant eu lieu.
Exploités sous la marque Shitcoins, de couleur orange, ces enseignes en pleine rue, situées entre autres à Lille ou encore à Paris ont été placées sous scellés. L'Office central pour la répression de la grande délinquance financière a permis ce coup de filet simultané dans toute la France. Le volet judiciaire de l'enquête est pris en charge par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée.
Une immatriculation non conforme
Concrètement, en se rendant dans un distributeur, chaque client disposant d'un "wallet" - d'un portefeuille virtuel - peut déposer des espèces ou en retirer à partir de son compte. Les enquêteurs de la PJ de Lille se sont étonnés de l'opacité autour du dispositif, implanté par une entreprise polonaise, Bitcoin Technologies. L'Autorité des marchés financiers a confirmé auprès des enquêteurs que l'immatriculation de cette firme sur le territoire français n'était pas conforme.
Sur le site internet de la marque, la carte présentant les distributeurs ne mentionne plus ceux situés en France dimanche soir. Il en est de même pour ceux situés en Allemagne. Les autorités financières allemandes ont mis fin aux opérations de Shitcoins dans le pays dès le 26 février, et mentionnent Adam Gramowski, de nationalité polonaise, comme le PDG de la firme, basée en Pologne. Le site mentionne des points d'échange disponibles en Espagne, en Italie, en Belgique, en Pologne et dans d'autres pays de l'Est.
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