Bonus: réunion à Matignon
Les banques affirment qu'elles vont se conformer "strictement" aux règles du G20 en matière de rémunération des tradersLes banques affirment qu'elles vont se conformer "strictement" aux règles du G20 en matière de rémunération des traders
Elles ont pris cet engagement lors d'une réunion vendredi à Matignon. Le gouvernement en a pris acte et leur a aussi demandé d'assouplir les conditions de crédit pour les ménages et les entreprises.
Alors que l'annonce de nouveaux bonus à la BNP provoque un scandale, le président Sarkozy a décidé de réunir les représentants des banques le 25 août.
"Le gouvernement a pris acte de l'engagement formel des banques françaises de se conformer strictement à ces règles. Cet engagement fera l'objet d'une surveillance spécifique de la Commission bancaire", dit Matignon dans un communiqué. Le Premier ministre, François Fillon, demande également à chaque banque d'établir avant le 15 septembre un rapport sur ses perspectives de financement de l'économie "afin de dynamiser la production de crédit."
A l'issue de la réunion, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a estimé que la décision de BNP Paribas de provisionner environ 1 milliard d'euros pour les bonus de ses traders était "conforme aux règles" du G20, édictées en avril dernier pour encadrer les rémunérations dans les banques.
Le secteur bancaire s'est réuni à Matignon au sujet des bonus des traders, à la demande du Premier ministre. Etaient présents les principales banques, la Banque de France, la Fédération bancaire de France et le ministère de l'Economie. François Fillon était représenté par son directeur de cabinet adjoint Gosset-Grainville.
Par ailleurs, l'Elysée a publié vendredi un communiqué annonçant que Nicolas Sarkozy réunirait le 25 août les acteurs du secteur bancaire et financier sur ce dossier (voir aussi ).
BNP Paribas a confirmé mardi avoir provisionné environ un milliard d'euros de bonus pour certains de ses salariés. Alors que la banque a reçu 5 milliards d'aides de l'Etat au plus fort de la crise, la nouvelle a suscité une certaine émotion. Les critiques du PS et de la CGT, notamment, ont poussé le gouvernement à prendre position sur ce dossier: Christine Lagarde a appelé "à la vigilance" tandis que Matignon convoquait les représentants des banques.
François Fillon a appelé jeudi les banques au "respect" des engagements pris pour les aider à surmonter la crise financière.
Mercredi, Marc Cohen-Solal, délégué CGT, s'était dit "surpris d'apprendre l'information sur les bonus au lendemain de la présentation des comptes de l'entreprise au cours de laquelle la direction a affirmé avoir limité le montant des provisions pour les bonus".
"Ils disaient avoir changé avec la crise, mais on revient aux travers précédents, c'est extrêmement inquiétant", a-t-il souligné.
Côté direction, le groupe s'explique: "Au premier semestre, BNP Paribas a provisionné les rémunérations variables des opérateurs de la banque d'investissement (CIB) au prorata de ses gains". "Le chiffre d'un milliard calculé par Libération est proche de la réalité" a confirmé la banque à l'agence Reuters.
"En tout état de cause, les provisions pour bonus effectuées en cours d'année sont virtuelles puisque ces bonus ne sont décidés qu'en fin d'année, au vu des résultats effectifs de l'exercice", précise encore la banque.
"En matière de bonus, BNP Paribas est l'une des seules banques du monde à s'être engagée à respecter les recommandations du G20", ajoute la banque, des recommandations et non des obligations à savoir pas de bonus garanti sur plusieurs années, calcul du bonus en fonction du résultat net après coût du risque et étalement partiel sur plusieurs années du paiement permettant aux risques éventuels de se matérialiser.
Sur ces nouvelles règles, le délégué CGT a estimé qu'elles n'étaient qu'un "replâtrage du système". "Si quelqu'un fait des opérations lucratives et est intéressé à ça, il va continuer", mais souligne-t-il, "il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac : le milliard d'euros provisionné ne sera pas du tout réparti uniformément entre les 17.000 salariés du pôle CIB, cela va de quelques centaines d'euros à plusieurs millions".
"Ce qu'il faut, ce sont des rémunérations conformes à la qualification et à l'expérience des salariés, et cela avec plus de transparence", a-t-il encore ajouté.
Bénéfice en hausse de cette banque, qui a reçu 5 milliards d'euros d'aides de l'Etat
BNP Paribas a annoncé mardi avoir dégagé un bénéfice net en hausse de 6,6% à 1,604 milliard d'euros au deuxième trimestre grâce notamment à des résultats meilleurs qu'attendu dans ses activités de marché.La banque a par ailleurs reçu 5,1 milliards d'euros d'aides de l'Etat au titre du plan français de soutien au secteur bancaire annoncé en octobre 2008. En contrepartie, le gouvernement avait exigé des banques que leurs dirigeants renoncent à leur bonus et limitent les dividendes.
A lire :
-> Un milliard d'euros de plus provisionné pour les traders de BNP Paribas en 2009 Nicolas Cori, Libération (5 août 2009)
-> BNP Paribas fait le plein d'aides auprès de l'Etat Anne de Guigné Le Figaro (27/01/2009)
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