Budget 2025 : il y aura bien "une participation des entreprises" via la réforme de l'allègement des charges sociales, reconnaît Laurent Saint-Martin

À deux jours de la présentation du budget en Conseil des ministres, le ministre rappelle que seules les très grandes entreprises devront payer une contribution exceptionnelle sur les profits. Mais deux mesures toucheront les TPE/PME : une réforme de l'allègement des cotisations employeurs et la révision de l'aide à l'embauche d'apprentis.
Article rédigé par franceinfo
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Le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, le 8 octobre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin réaffirme sur franceinfo mardi 8 octobre 2024 que seules "les très grandes entreprises" auront à payer "une contribution exceptionnelle sur les profits", à deux jours de la présentation du budget en Conseil des ministres. Interrogé sur une hausse des impôts "déguisée" pour les petites et moyennes entreprises dénoncée par la CPME mardi sur franceinfo, Laurent Saint-Martin assure être "très soucieux de leur compétitivité".

Mais le ministre du Budget continue de défendre deux mesures qui impacteront les TPE/PME : la réforme de l'allègement des cotisations employeur et la révision de l'aide à l'embauche d'apprentis. "Il nous faut faire cette réforme" de l'allègement des charges, affirme Laurent Saint-Martin s'appuyant sur un rapport de deux économistes, Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Et par là même, "c'est vrai", admet le ministre du Budget, il y aura "une participation des entreprises à travers ce mécanisme-là". Laurent Saint-Martin veut "redessiner l'allègement des charges pour que nous puissions avoir davantage d'incitations à augmenter les salaires", explique-t-il.

"Bons pour l'emploi" mais "une trappe à bas salaires"

Selon ce rapport, "les allègements de charges généralisés ont été bons pour l'emploi, mais ont aussi eu des effets négatifs, notamment ce qu'on appelle la trappe à bas salaires". En favorisant les exonérations autour du niveau du Smic, "il y a eu un effet de maintien des niveaux de salaire", poursuit Laurent Saint-Martin, "dit autrement, le salaire médian est trop bas". En revoyant le mécanisme des exonération de charges, l'État mise sur 5 milliards d'euros d'économie l'an prochain.

Concernant l'apprentissage, l'autre mesure qui inquiète la CPME, le ministre du Budget confirme sa volonté de mettre fin à la prime à l'embauche (pouvant aller jusqu'à 6 000 euros) mise en place pendant la crise sanitaire. Laurent Saint-Martin affirme qu'il "faut, en responsabilité, retirer les boucliers tarifaires mis en place pendant la crise, parce que l'inflation est derrière nous". Selon les calculs de l'administration, en supprimant cette aide à l'embauche pour les niveaux licence et master, l'État économisera 554 millions d'euros en 2025. Face à un déficit record, qui pourrait dépasser les 6% du PIB, Laurent Saint-Martin doit trouver 60 milliards d'euros d'économies pour boucler le budget 2025 qui sera présenté jeudi en Conseil des ministres.

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