Direct Censure du gouvernement : "De simples discussions c’est mieux que rien, mais elles ne suffiront pas", prévient Marine Le Pen

Article rédigé par Robin Prudent, Paolo Philippe
France Télévisions
Publié Mis à jour
Marine Le Pen, le 26 novembre 2024, à Paris. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)
Le Rassemblement national a confirmé qu'il pourrait voter une motion de censure déposée par la gauche lors de l'utilisation de l'article 49.3.

Ce qu'il faut savoir

Le gouvernement va-t-il tomber ? Le Rassemblement national agite en tout cas la menace. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a confirmé, mercredi 27 novembre, que son groupe pourrait voter une motion de censure de la gauche en cas de recours au 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale. Plusieurs mesures des projets de lois budgétaires ne conviennent pas au parti d'extrême droite, notamment la hausse de la fiscalité sur l'électricité et la désindexation des retraites sur l'inflation. Sur ces sujets, "de simples discussions c’est mieux que rien, mais elles ne suffiront pas", a commenté Marine Le Pen sur X. Suivez notre direct.

Place à la CMP. Dans le huis clos d'une salle de l'Assemblée, les députés et sénateurs plancheront à partir de 14 heures sur la version issue du Sénat du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Ils tenteront de trouver un compromis sur une version qu'il faudra encore faire adopter dans les deux chambres, et selon toute vraisemblance via un 49.3 à l'Assemblée. La coalition gouvernementale ne dispose que d'une très courte majorité (huit voix contre six) dans cette commission mixte paritaire.

Un risque de censure pour Michel Barnier. En cas de compromis en CMP, le texte serait très probablement soumis à un 49.3 le 2 décembre, et les regards se tourneront vers le Rassemblement national, qui continue de faire planer la menace d'un renversement du gouvernement. Est-ce qu'une censure sur le budget de la Sécu est une possibilité ? Il y a dans ce projet de loi "des lignes rouges pour le Rassemblement national. Donc la réponse est dans la question", a répondu le député RN Jean-Philippe Tanguy, citant notamment l'indexation des retraites.

Le Premier ministre met en garde les oppositions. Michel Barnier a estimé, mardi sur TF1, que le "moment est très grave" sur le plan budgétaire et mis en garde contre des "turbulences graves sur les marchés financiers" en cas de censure de son gouvernement. Il a aussi écarté la possibilité d'une démission de sa part.

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    #POLITIQUE Eric Ciotti, président de l'Union des droites pour la République, était l'invité des "4 V" sur France 2. Il affirme qu'"à ce stade", il voterait une motion de censure contre le gouvernement. "Les macronistes nous ont mis dans la mouise. Ce budget est mauvais pour le pays. Il va y avoir un choc récessif", dit-il.
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    • #PROCHE_ORIENT Le Hamas se dit "prêt" lui aussi à une trêve avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza, selon un des ses responsables. Au Liban, le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur dans la nuit. Le ministre des Affaires étrangères a évoqué sur franceinfo "un succès pour la diplomatie française".
    • #POLITIQUE "Le 49.3 sera un outil que le gouvernement devra utiliser" sur le budget de la Sécurité sociale, répète sur franceinfo la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, alors que les députés et les sénateurs vont tenter de tomber d'accord sur une version commune du texte en commission mixte paritaire.
    #FN Au procès de l'affaire des assistants parlementaires du FN, la défense de Marine Le Pen va plaider aujourd'hui. Le parquet a requis cinq ans de prison (dont deux ans ferme) et cinq ans d'inéligibilité, avec exécution provisoire, contre la triple candidate à l'élection présidentielle.
    • Le moral des ménages se dégrade de nouveau en novembre, selon l'Insee. L'indicateur qui le synthétise perd trois points, à 90.
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    #POLITIQUE La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, est l'invitée du 8h30 de franceinfo. Son interview est à écouter ici.
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    #POLITIQUE "Nous sommes l'un des tout derniers pays d'Europe à ne pas prendre une trajectoire de redressement des comptes publics : si le gouvernement était censuré, cette mission ne serait pas remplie", estime sur France Inter Laurent Saint-Martin, le ministre des Comptes publics. "Dotons la France d'un budget pour 2025 pour financer nos priorités, pour protéger le pouvoir d'achat de nos concitoyens, et surtout, pour ne pas provoquer, en plus d'une crise politique, une crise financière."
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    "Le Premier ministre a raison de dire que ce serait une tempête pour le pays" en cas de censure du gouvernement, dit aussi le ministre. Il prévient que "le financement de notre endettement" serait compliqué par "des taux d'intérêt en hausse" si le projet de budget était rejeté.
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    #POLITIQUE "Ils seront responsables de la chienlit et du désordre", dit enfin Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, au sujet des oppositions, si elles venaient à voter une motion de censure, un risque qui plane sur le gouvernement.
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    #BUDGET #POLITIQUE Dans la nuit, le Sénat s'est opposé à la hausse de la fiscalité sur l'électricité au-delà du niveau d'avant-crise. Un vote très large à main levée, avec des voix de droite comme de gauche, a permis à la chambre haute de repousser cette mesure du projet de loi de finances, grâce à laquelle le gouvernement espérait obtenir plus de trois milliards d'euros de recettes supplémentaires. Les sénateurs ont notamment compensé cette mesure par un relèvement de la taxe sur le gaz, pour un gain estimé à 1,2 milliard d'euros.
    Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, au Sénat, le 26 novembre 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)
    (ALAIN JOCARD / AFP)