Budget 2018 : "Nous voulons sortir de la procédure pour déficit public excessif", assure Bruno Le Maire
Selon le Haut Conseil des finances publiques, ce budget comprend moins de baisses d'impôts que prévu initialement.
Ce qu'il faut savoir
Le gouvernement présente mercredi 27 septembre son projet de budget pour 2018, censé concilier les 10 milliards d'euros de baisses d'impôts promises par le président français et la réduction du déficit public promise à Bruxelles. Un délicat numéro d'équilibriste pour le gouvernement qui s'y attelle pour la première fois depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Le nouvel exécutif français est attendu au tournant après la réforme du droit du travail.
Moins de baisses d'impôts que prévu ? Avec sept milliards d'euros de baisses d'impôts au lieu des 10 jusque-là promis, ce premier budget sera moins ambitieux que ce qui avait été annoncé par l'exécutif, selon un avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), consulté par l'AFP. "Dans le PLF pour 2018, les mesures nouvelles représentent environ sept milliards d'euros de baisses nettes des prélèvements obligatoires", indique dans cet avis l'organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires.
Une baisse des cotisations en deux fois. Cette différence de trois milliards s'explique notamment par l'annonce, fin août, du décalage à l'automne d'une partie de la baisse des cotisations chômage et maladie prévue pour les salariés du secteur privé. Cette baisse se fera ainsi en deux étapes : une réduction de 2,2 points au 1er janvier et une seconde de 0,95 point au 1er octobre. La hausse de 1,7 point de la CSG - destinée à compenser le coût de cette mesure pour les finances publiques - se fera, elle, intégralement début janvier.
Un budget "raisonnable" mais qui comprend des "risques". Selon le HCF, le "scénario macroéconomique" retenu par le gouvernement - qui confirme une prévision de croissance de 1,7% et un déficit public de 2,6% du produit intérieur brut (PIB) pour 2018 - est "raisonnable". S'il note qu'un effort visant à une "budgétisation plus réaliste" a été effectué sur le budget de l'Etat, il met toutefois en garde contre des "risques significatifs" qui existent selon lui sur "la réalisation des économies" promises par l'exécutif. Ainsi, la semaine dernière, le gouvernement a également revu à la baisse ses ambitions en matière de dépense publique, passant de 20 à 16 milliards d'euros d'économies, dont huit pour le seul périmètre de l'Etat.