Hausse des prix de l'énergie : "Il va falloir doter les collectivités territoriales d'un bouclier tarifaire", juge le président du Sénat
Gérard Larcher, invité ce jeudi 20 octobre du 8h30 de franceinfo, défend l'instauration d'un bouclier tarifaire pour les collectivités territoriales, comme c'est déjà le cas pour les particuliers et certaines entreprises, face à la hausse des prix des énergies.
"Il va falloir doter les collectivités territoriales d'un bouclier tarifaire", plaide ce jeudi 20 octobre le président Les Républicains du Sénat sur franceinfo alors que les prix de l'énergie explosent. Gérard Larcher dit constater de nombreux maires "en difficulté" face aux factures énergétiques qui grimpent.
Le président LR du Sénat fait ainsi par de l'"inquiétude des élus pour boucler leur budget 2023". "Les communes françaises ont consommé au 31 juillet la totalité de leur budget énergie prévue en 2022 et ils n'ont pas de visibilité pour 2023", déplore-t-il. À cela s'ajoute, selon Gérard Larcher, "l'augmentation incroyable des prix et des coûts de la restauration scolaire" pour les communes. Il chiffre cette hausse à "minimum 12% dans la plupart des cas", voire 25% "et cela touche la commune qui a une seule classe" [par niveau] comme celle qui a énormément d'écoles.
"Une mesure générale pour les communes"
Face à ces hausses des dépenses énergétiques, "il ne suffira pas d’ajuster la dotation globale de fonctionnement", prévient Gérard Larcher. Il appelle ainsi à "doter les collectivités territoriales d’un bouclier tarifaire, comme les entreprises et les citoyens". Gérard Larcher regrette que seules les petites villes bénéficient de ce dispositif, à savoir 30 000 des 36 000 communes françaises. Mais "aujourd'hui il n'y en a que 8 000 qui pourraient éventuellement [y] avoir accès", affirme Gérard Larcher.
Il souhaite donc "une mesure générale pour les communes, qui peut ensuite être modulée en fonction de la situation de ces communes". "C’est une urgence", insiste-t-il. Le président LR du Sénat pointe par ailleurs du doigt un "côté schizophrénique" dans "la programmation des finances publiques". "L'État ne s’impose pas de réduction de ses dépenses, c’est même plus 0,9%, alors qu’il impose aux collectivités territoriales une réduction de 0,6% de leur budget", dénonce-t-il.
Dans ce contexte, il exhorte le gouvernement à "anticiper les négociations salariales" chez les énergéticiens et pétroliers français, citant notamment la grève dans les centrales nucléaires d'EDF. "Nous ne pouvons pas entrer dans l'hiver dans une situation de tensions avec les personnels des centrales, alors qu'on doit remettre en route un certain nombre de centrales", lance Gérard Larcher.
Concernant le mouvement social qui se poursuit ce jeudi dans la raffinerie normande de Gonfreville (Seine-Martime) et le dépôt de carburant de Feyzin (Rhône), le président LR du Sénat accuse le gouvernement d'avoir "tardé à prendre un certain nombre de décisions". S'il "soutient" les réquisitions de personnels grévistes décrétées dans certains dépôts, Gérard Larcher estime que l'exécutif a par ailleurs "agit avec beaucoup de retard et sans doute avec une insuffisance d'autorité".
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