Rentrée politique : le budget 2019 s'annonce plus contraint que prévu
Pour leur rentrée, Emmanuel Macron et son gouvernement vont devoir se pencher sur un budget plus serré que prévu. Emplois aidés ou aides au logement : ils réfléchissent à de nouvelles économies.
Après une brève pause estivale, le Conseil des ministres de rentrée se tient mercredi 22 août. Emmanuel Macron réunira ensuite à l'Élysée quelques ministres (Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Murielle Pénicaud et Agnès Buzyn) pour finaliser les derniers arbitrages budgétaires. Le budget s'annonce contraint par une croissance plus faible que prévu.
Le gouvernement va devoir revoir la préparation de son budget pour l'an prochain avec sans doute un nouveau serrage de vis, s'il veut continuer à contenir son déficit comme promis auprès de la Commission européenne.
Vers une nouvelle réduction des emplois aidés et des aides au logement ?
Il va donc vraisemblablement chercher à faire davantage d'économies, surtout qu'il doit financer des mesures coûteuses comme la suppression progressive de la taxe d'habitation et le remplacement du Crédit d'impôt compétitivité emploi par une baisse pérenne des cotisations patronales.
En ligne de mire du gouvernement, il y a entre autres les emplois aidés, qui pourraient encore diminuer l'an prochain tout comme les aides au logement. L'exécutif envisage aussi de faire payer aux employeurs une partie du coût lié aux arrêts maladie. Cette piste a entraîné une levée de boucliers de la part du patronat au cœur de l'été.
Autre question pour l'instant sans réponse : quelles seront les économies réalisées sur les effectifs de la fonction publique d'État ? Le gouvernement s'est refusé jusqu'à présent à avancer le moindre chiffre.
Il faut laisser filer le déficit
Philippe Waechter, économiste
Philippe Waechter est chef économiste chez Ostrum Asset Management. Il s'interroge sur l'opportunité d'un budget plus contraint. "En terme de gestion du déficit public jusqu'à la fin de l'année, la question est de savoir s'il faut contraindre davantage la demande privée au risque de peser encore plus sur l'activité ? Ce serait le cas si on voulait absolument tenir le déficit public à l'objectif de 2,3 du PIB. Ou alors est-ce qu'on laisse filer pour limiter le risque de contraction ou de ralentissement supplémentaire de l'activité ?"
Philippe Waechter privilégie cette dernière solution. "Il me semble qu'il est nécessaire de laisser filer le déficit pour limiter le risque sur la croissance parce que l'enjeu est là, poursuit l'économiste. La vraie question, c'est est-ce qu'on a un objectif sur l'activité ou l'emploi ou un objectif plutôt comptable ? Je crois que les questions de croissance et d'emploi sont plus importantes dans la gestion de la politique économique."
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